Facebook devient-il aussi dangereux pour les relations sociales et humaines que l’alcool, les drogues ou les jeux d’argent ? Ce serait un comble pour un réseau dit « social ». Et pourtant oui. Une étude menée auprès de 517 utilisateurs réguliers de Facebook par un psychiatre de l’hôpital Esquirol à Limoges, le Dr Couderc, révèle que 4,5 % des personnes présentent tous les signes de l’addiction.
Dans cette étude, publiée en avant-première dans Le Figaro, les jeunes et les femmes sont surreprésentés. « En général, les femmes et les sujets jeunes sont plus fréquemment touchés par la phobie sociale, explique le Dr Couderc. Notre échantillon étant surreprésenté en sujets jeunes et de sexe féminin, il est cohérent que cette proportion de phobiques sociaux soit plus élevée que dans la population générale. »
Les signes d’addiction sont sans ambiguïté. Ces personnes sont anxieuses quand elles ne sont pas connectées et vivent mal les contraintes quotidiennes, comme le travail ou les études, qui retardent d’autant le moment où ils pourront retrouver leurs « amis ».
Elles arrivent néanmoins à se connecter 11 fois par jour pour une durée totale de plus trois heures. Les utilisateurs plus raisonnés se connectent en moyenne cinq fois par jour pour une durée totale de 57 minutes.
La difficulté de résister à une tentation accessible et gratuite
Plus inquiétant, le psychiatre qui a mené l’étude constate que la fréquence des troubles psychopathologiques est plus importante chez ces addicts à Facebook. Selon lui, 48 % sont dépressifs contre 9 % chez les autres utilisateurs.
Cette étude va dans le même sens que celle menée récemment par l’université de Chicago qui découvrait que chez certains sujets, les réseaux sociaux pouvaient provoquer une envie bien plus forte que la cigarette pour un fumeur ou même que l’envie de faire l’amour. Pour le professeur Wilhem Hofmann, qui a coordonné cette étude, « il est plus difficile de résister au désir pour les réseaux sociaux à cause de leur grande accessibilité et parce qu’elle est gratuite ».
Va-t-il falloir développer des thérapies de désintoxication spécifiques aux réseaux sociaux en général et à Facebook en particulier, les deux médecins n’en parlent pas encore.
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