S’il existe un firmament des étoiles du jeu vidéo, Rockstar y scintille en bonne place avec quelques autres noms synonymes de qualité, d’excellence et de talent. Après un GTA IV, qui a imposé le jeu vidéo comme un format narratif contemporain, après un Red Dead Redemption, qui a fini de mettre d’accord les détracteurs sur le potentiel inédit du vidéoludisme, Rockstar revient avec L.A. Noire.
Sweet 40s
Ce nouveau titre plonge le joueur dans le Los Angeles d’après-guerre. L.A., vous permettez qu’on l’appelle par son petit nom, est superbement bien rendue, fidèle à l’idée qu’on s’en fait, tout au moins. Graphiquement, le jeu est très beau et plutôt vivant, avec ses piétons, ses voitures et ses belles enseignes peintes à la main.
Vous enfilez le costume de Cole Phelps, héros de guerre, décoré de la Silver Star. De retour à la vie civile, il s’engage dans la police et doit mener une série d’enquêtes qui le feront plonger de l’autre côté du glamour et des paillettes, dans un monde où les viols, la drogue, la violence et le chantage font et défont les carrières des stars d’Hollywood, petites ou grandes, et brisent la vie des anonymes.
Femmes au violent
Logiquement, pour un polar aux références à chercher du côté de L.A Confidential, Blue Velvet ou encore Chinatown, le cœur du jeu est l’enquête. Et c’est là, une différence majeure de gameplay par rapport aux titres précédents de Rockstar.
Dans la démo qui nous a été proposée, nous suivions donc Cole Phelps, chargé d’enquêter sur un accident de la route douteux, impliquant une star de série B, June Ballard, une aspirante star, Jessica Hamilton, fugueuse et également nièce de la sus-mentionnée June Ballard. Les deux semblent avoir été droguées avant que leur voiture ne soit propulsée dans le décor, la pédale d’accélérateur coincée par un accessoire de cinéma en forme de tête de pigmée…
Carnet magique
Après un briefing rapide, votre coéquipier, qui vous donnera un coup de main si vous êtes perdu, conduira si vous souhaitez éviter d’avoir à prendre le volant et ponctuera l’aventure de bons mots, vous accompagne sur les lieux du « non crime ». Là, vous devez récolter des preuves et indices. Ils sont alors listés dans votre carnet, qui regroupe également les noms et informations concernant les personnes rencontrées, les indices et aussi les lieux visités.
L’as des Ace
Sans mauvais esprit, et malgré les différences évidentes, on ne peut alors s’empêcher de penser à Ace Attorney et à la récolte d’éléments permettant la constitution d’interrogatoire. Et justement, dans L.A. Noire, c’est un gros morceau.
L’interrogatoire est au cœur du jeu donc et on ne sait pas encore si c’est une bonne nouvelle. Si les trois ou quatre que nous avons vu étaient évidemment bien réalisés, bien menés et très immersifs, une crainte demeure : la répétitivité de l’exercice, la lourdeur que cela peut instiller dans le gameplay. Car si on est habitué à incarner un flic qui sort son flingue à tout bout de champ, on a moins l’habitude de devoir taper ses rapports à deux doigts – si on veut schématiser à l’extrême.
Il est donc d’autant plus essentiel que les interrogatoires de L.A. Noire soient bons et rythmés, et pourquoi pas violents, si on veut que cette pièce essentielle du mécanisme entraîne le reste de ce qui pourrait être un super bolide vidéoludique.
Objection !
Pour arriver à leurs fins, les Australiens de Team Bondi, qui développent le titre en collaboration avec plusieurs studios Rockstar, recourt au Motion Scanning, en plus du traditionnel Motion Capture. Une technique qui s’applique à numériser les expressions du visage des acteurs qui incarnent et jouent les différents personnages. C’est Aaron Staton, connu pour sa prestation dans Mad Men, qui prête son corps et sa voix à Cole Phelps, car ici, tout est dit de vive voix. Des dialogues qui prennent donc vie, des interrogatoires un peu comme au cinéma.
Cette fidélité, ce photoréalisme comportemental vous permettront de deviner ou d’essayer de savoir si les personnes interrogées sont honnêtes ou vous mentent. Dès lors, vous aurez le choix entre trois positions : croire et amadouer, douter et forcer ou ne pas croire et accuser. Dans ce dernier cas, vous devrez avoir la preuve matérielle de ce que vous avancez. Il vous faudra donc sortir votre petit calepin magique et pointer le bon élément. Oui, comme dans Ace Attorney. Sauf qu’ici, si vous plantez un interrogatoire, l’enquête vous prendra juste plus de temps, mais vous pourrez toujours la clore, à en croire ce qu’on nous a dit.
Prise de risques
Pour tout dire, après cette démo, on est aussi intéressé qu’inquiet. Le plus inquiétant en fait est qu’on doute. Et, franchement, on n’a pas l’habitude avec Rockstar. Pour autant qu’on se tranquillise tout de suite, l’histoire, parsemée de vraies affaires adaptées, la réalisation et tout le reste bluffent. Et puis, pour se rassurer, comme on caresse une patte de lapin, le joueur pourra toujours se raccrocher aux deux bouées connues que sont la conduite de voiture dans un monde ouvert et les gunfights, très fidèles à ceux d’un GTA IV…
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