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Kwari, le jeu en ligne qui vous paie pour tuer

Une société britannique lance le premier jeu de tir en réseau où les joueurs peuvent gagner de l’argent selon leurs performances. Plus ils feront de victimes, plus leur pactole grossira.

Quel gamer n’a jamais rêvé de gagner de l’argent, du vrai, en s’amusant sur son PC ? C’est ce que leur propose Kwari, l’éditeur d’un nouveau jeu en réseau pour le moins surprenant. Ce énième jeu de tir (ou FPS,
pour first personal shooter) permet en effet à ses participants d’empocher des gains bien réels, en monnaie sonnante et trébuchante. Le principe est simple : plus ils tueront d’adversaires, plus ils gagneront d’argent.
Kwari en a tiré un slogan, ‘ Cash for kills ‘ (‘ de l’argent pour tuer ‘). Mais pas de miracle, les joueurs en perdront aussi en se faisant tirer dessus.Le jeu Kwari est téléchargeable gratuitement sur le site de l’éditeur et ne requiert pas d’abonnement payant. Après inscription, le joueur peut s’entraîner dans un espace ‘ pour le fun ‘. Mais pour accéder au
véritable Kwari, il doit payer ses munitions, soit 5 dollars pour 5 000 tirs, correspondant à sa cagnotte de départ. La somme sera débitée sur son compte bancaire. Il ne lui reste plus qu’à toucher un maximum d’adversaires pour
récupérer leurs propres mises. De plus, il pourra empocher des primes disséminées dans le jeu, en récoltant des ‘ clés ‘ ou en relevant certains défis. Et pour éviter que les débutants ne soient immédiatement plumés par les
habitués du shooting, Kwari dit regrouper les joueurs par niveau de performances.

Un système légal en France

Le modèle économique de Kwari fonctionne pour le moment en circuit fermé, sans recettes publicitaires. L’éditeur se rémunère sur la vente des ‘ munitions ‘ et réclame aussi des frais de 1,50 dollar dès
qu’un joueur veut retirer de l’argent de son compte Kwari. Puisque chaque joueur récolte l’argent misé par les autres, il n’y a pas de création de valeur, ‘ contrairement à certaines plates-formes illégales, où des internautes
peuvent vendre et acheter des objets virtuels liés à d’autres jeux en ligne ‘,
précise Laurent Baup, juriste chargé de mission au Forum des droits sur l’Internet (FDI).A priori, Kwari n’a rien d’illégal en France, puisqu’il ne s’agit pas d’un jeu de hasard. ‘ Le joueur est véritablement actif. Kwari ne peut pas être assimilé à un jeu de hasard, comme le poker en ligne par
exemple, qui est encore interdit en France ‘,
ajoute Laurent Baup. Les internautes français pourraient donc s’adonner à ce jeu en toute tranquillité, légalement parlant, sachant qu’ils doivent théoriquement déclarer au fisc
les revenus qu’ils tireront du jeu… Un point que le FDI a récemment rappelé dans ses
recommandations sur les jeux en ligne, où il soulevait d’ailleurs un problème : aucune case n’est prévue à cet effet sur
les déclarations d’impôts. Mais compte tenu des sommes concernées par un jeu en ligne, le montant a de fortes chances de ne pas être imposable.

De l’argent réel aussi dans les univers virtuels

S’il semble être le premier FPS lucratif, Kwari n’est pas le premier jeu en ligne ‘ massivement multijoueur ‘ (MMOG) à jongler avec de la monnaie réelle. Proche de Second Life, le jeu de rôle Entropia Universe
(ex-Project Entropia) pousse d’ailleurs le concept très loin. Les joueurs y achètent ou vendent des maisons, des meubles, des armes, avec de la monnaie virtuelle, convertible en dollars, parfois pour des montants
astronomiques. Et MindArk, son éditeur, leur propose même une
carte de crédit réelle pour déposer et retirer de l’argent gagné dans cet univers virtuel.Bien plus terre à terre (on tue, on encaisse), Kwari paraît loin de la démesure parfois constatée dans les univers virtuels. Le concept pourrait en tout cas être très lucratif pour son éditeur, car très addictif pour des forcenés du
personnal shooting.

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Julie de Meslon