Le joint-venture KPNQwest, créée par le Néerlandais KPN et l’Américain Qwest en 1998, jette l’éponge. Cet opérateur affiche un endettement de 2,3 Md? et une prévision de rentabilité fixée à 2009.Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? “Une fusion difficile entre deux sociétés dont les activités et les cultures sont différentes ; un marché de l’hébergement qui peine à décoller et une réorientation de la stratégie commerciale qui arrive trop tard “, analyse Bruno Paolini, dg de IX Europe.
Pas assez de liquidités pour attendre
En effet, en 1998, au moment du rapprochement entre KPN et Qwest, l’objectif consiste à enrichir son offre de solutions d’hébergement promises à un bel avenir. Les clients de KPNQwest sont des ISP et des entreprises de la Net-économie.Puis, l’éclatement de la bulle financière laisse sur le carreau nombre de ses clients. L’opérateur n’a plus de liquidité. Il cumule alors des difficultés liées au marché des télécoms et en rapport avec celui de l’ASP qui ne décolle pas.De l’avis de Bruno Paolini, “la problématique actuelle des hébergeurs est la suivante : il s’agit d’avoir suffisamment de liquidités pour attendre l’envol du marché de l’hébergement. Seuls ceux qui ont su réorienter leurs offres en fonction des besoins des grands comptes et des sociétés de services ayant en charge l’infogérance de sites de grandes entreprises ont une chance de s’en sortir. KPNQwest a pris le virage trop tard et n’a pas su adapter sa stratégie commerciale à ces nouveaux clients grands comptes.”Toutefois, le sort de KPNQwest ne fait que confirmer la tendance actuelle. WorldNet annonce la cessation de ses activités et Colt Telecom serait sur le point d’être racheté par BT. “À terme, il ne devrait rester que 5 ou 6 hébergeurs en Europe”, estime Bruno Paolini.En attendant, KPNQwest cherche un repreneur. Plusieurs opérateurs se sont manifestés : AT&T, Verizon, Câble&Wireless, BT et Telefonica (Espagne). Reste à savoir désormais si la vente se fera en bloc ou par appartement.
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