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Kevin B. Rollins (Dell) : ” Il n’y aura pas de licenciements en Europe “

Le vice-président de Dell Corporation fait le point sur les récents licenciements annoncés par l’entreprise. L’occasion également de commenter les résultats 2000 et de présenter les leviers de croissance pressentis pour 2001.


01net. : Vous avez annoncé la suppression de 1700 postes aux Etats-Unis et l’abandon de la main d’?”uvre temporaire. Cela préfigure-t-il de suppressions d’emploi en Europe ou en Asie ?
Kevin B. Rollins : Non, nous avons été obligés de licencier aux Etats-Unis dans les rangs de l’encadrement moyen et supérieur afin de nous adapter à un contexte de ralentissement de l’activité économique. Nos unités de production ont été épargnées par ces suppressions d’emploi. En Europe, notre stratégie consiste à améliorer la maîtrise de nos coûts et celle de notre masse salariale. Il n’y a donc pas de licenciements en perspective. D’autant que l’Europe est pour nous un marché porteur, avec un chiffre d’affaires en croissance de 23 % par rapport au dernier exercice.A propos de résultats, vous venez d’annoncer un chiffre d’affaires de 32 milliards, pour un bénéfice net de 8,7 milliards de dollars, soit + 28 % par rapport à 1999. Quels ont été les postes de développement les plus dynamiques ?Nos serveurs d’entrée et de milieu de gamme ont représenté en 2000 33 % des ventes sur le marché américain. Par ailleurs, notre gamme de serveurs compacts adaptés aux besoins des ASP connaît un succès grandissant et représente aujourd’hui 30 % de l’ensemble de nos ventes de serveurs dans le monde. Enfin, l’apparition de nos nouvelles baies de stockage NAS, proposées à des prix très agressifs, a contribué à ces bons résultats.En 2001, quelles seront vos principales sources de revenu et quelles sont vos prévisions de croissance ?Globalement, nous pensons que nos leviers de croissance vont demeurer les serveurs d’entreprise, les unités de stockage, les portables et les services. Les serveurs livrés avec Linux représentent aujourd’hui environ 6 % de l’ensemble de notre chiffre d’affaires et leur part devrait rester stable en 2001. Quant aux prévisions, nous préférons ne pas donner de chiffres pour l’instant, compte tenu de la conjoncture économique. Nos meilleures armes de développement reposent sur le réinvestissement de nos bénéfices et sur une baisse générale des prix.Comptez-vous vous lancer dans une guerre des prix sur le terrain des serveurs ?C’est exact, nous visons la distribution de masse. A ce titre, notre stratégie consiste à proposer des produits que réclame l’industrie et à en écouler la plus grande quantité possible. Même si les services représentent aujourd’hui pour nous plus d’un milliard de dollars de chiffre d’affaires, nous restons des fabricants de matériel d’entrée et de milieu de gamme.Dell n’est donc toujours pas tenté par le marché du serveur haut de gamme ?Non, nous laissons ce marché à Sun ou IBM. Encore une fois, nous sommes des distributeurs de masse, pas des défricheurs de marché. Nous représentons aujourd’hui 11 % du marché mondial des serveurs et des PC, et nous occupons la deuxième place sur le terrain des PC [derrière Compaq, NDLR]. Afin daméliorer notre classement, nous comptons bien continuer à jouer de la baisse des prix.

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Propos recueillis par Francisco Villacampa