01net. : Est-ce que les jeux vidéo représentent désormais le nouveau c?”ur de métier de Sony ? Ken Kutaragi : Oui. Ce qui n’était bien évidemment pas le cas en 1993 lorsque fut créée la division Sony Computer Entertainment. Mais grâce à notre réussite et aux revenus et profits que nous générons pour
l’entreprise, nous sommes désormais devenus le moteur d’innovation technologique pour Sony.N’est-ce pas une stratégie dangereuse connaissant le caractère cyclique de l’industrie du jeu ? Je ne crois pas que cela soit cyclique. Du moins cela l’était peut être pour Nintendo et Sega. Mais la force de Sony, avec la PlayStation 2, est d’avoir capitalisé sur l’énorme contenu déjà créé pour la
PlayStation 1, au lieu de recréer l’ensemble de la bibliothèque de jeux à chaque transition vers une nouvelle plate-forme matérielle.La PS3 sera donc compatible avec la PS1 et la PS2 ? Oui. C’est en tout cas notre intention car notre contenu est avant tout notre mémoire, notre trésor.Vous avez récemment annoncé avoir intégré la puce graphique et le processeur de la PlayStation sur un même composant. Est-ce dans le but de créer une PlayStation 2 plus petite et moins chère ? Non, pas vraiment. L’utilisation de cette nouvelle puce ne réduira ni la taille ni le coût de la console qui sont liés à d’autres composants comme le lecteur DVD ou l’alimentation électrique. Mais en intégrant
potentiellement le c?”ur de la PlayStation 2 dans d’autres équipements électroniques grand public [comme la TV ou un lecteur DVD, NDLR], on leur donnera alors l’accès à l’immense bibliothèque de
contenus de la console.La PlayStation est-elle la vision de Sony de ce hub numérique ? Avec la connexion haut débit, la PlayStation pourra désormais devenir cette passerelle entre le réseau et les autres équipements domestiques. On peut imaginer aussi d’intégrer d’autres fonctionnalités à la console afin
d’étendre son attrait au-delà du monde des jeux vidéo, comme un graveur de DVD ou un magnétoscope numérique. En tout cas, c’est le bon moment de penser à ces extensions.En dévoilant la PlayStation Portable, vous avez indiqué qu’elle utilisera un lecteur optique. Cela ne risque-t-il pas d’être trop consommateur d’énergie ? D’abord nous utilisons la technologie de laser rouge, et non pas bleu, qui consomme moins d’énergie. Ensuite, nous avons plusieurs techniques pour éviter le plus possible la rotation du disque en utilisant une mémoire
tampon pour stocker l’information. Comme on l’a fait d’ailleurs pour notre lecteur MiniDisc qui a désormais une autonomie d’une semaine contre seulement quelques heures à ses débuts.
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