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Kelsang Tsering : ‘ 20 % des joueurs en ligne chinois deviennent accros ‘

La Chine s’inquiète pour sa jeunesse. Kelsang Tsering, psychologue tibétain, vient de créer à Chengdu (Sichuan) le premier centre chinois pour le traitement des victimes d’Internet.

01net. : Quel problème pose le développement d’Internet en Chine ?


Kelsang Tsering : La pénétration rapide des nouvelles technologies en Chine provoque une incompréhension entre les générations. Elles ont la particularité très positive de nous offrir une nouvelle
manière d’apprendre et de communiquer, mais elles nous rendent aussi plus paresseux.Qui est concerné par la dépendance à Internet ?


L’Internet addiction touche, selon moi, des adolescents intelligents qui ont un grand désir d’être reconnus et d’accomplir des exploits. Quand ils découvrent l’écart entre la réalité et leur
imagination, ils perdent leur personnalité et entrent dans un cycle de dévalorisation. Les jeux en ligne leur fournissent alors une échappatoire grâce à laquelle ils peuvent obtenir une réussite virtuelle.Quelles en sont les causes ?


Les adolescents que je traite connaissent souvent des problèmes familiaux. Beaucoup de parents sont sévères avec leurs enfants et les poussent à réussir, ce qui constitue une pression s’ajoutant à celle du système éducatif. Ces
difficultés de communication se trouvent renforcées par l’isolement lié à l’addiction. J’estime qu’environ 20 % des joueurs en ligne sont touchés par ce problème.Quelles solutions préconisez-vous ?


Je soutiens les mesures du gouvernement qui limitent l’accès des cybercafés aux mineurs et je prône la vigilance. Les premiers responsables de la dépendance à Internet sont les éditeurs qui réalisent de gros profits sur la
difficulté des adolescents à s’insérer dans la société.


Des jeux de qualité pourraient développer l’imagination, l’intelligence, la capacité de s’intégrer dans un groupe, mais les jeux présents sur le marché sont tous dun piètre niveau. Ils consistent à se concurrencer
et à se battre. Ils enseignent à suivre des schémas préétablis et non à construire son propre projet. Je suis actuellement en discussion avec des éditeurs coréens pour concevoir des jeux en ligne plus éducatifs.

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Raphaëlle Pienne et Corinne Wang, de Chengdu