En théorie, la survie d’une start-up Internet passe par la mise au point d’un modèle économique solide et novateur. Trois ans après sa création, le comparateur de prix Kelkoo a pourtant multiplié les changements d’orientation et semble
bien disposé à continuer.Selon Pierre Chappaz, son PDG, Kelkoo a affiché en 2002 un chiffre d’affaires de 15,3 millions d’euros et aurait réduit sa perte à zéro. Les bénéfices, eux, sont attendus pour 2003, année que Kelkoo espère conclure par une
augmentation de 60 % de ses ventes.Une expansion aussi bien géographique (Kelkoo Allemagne vient d’ouvrir) que liée à la base installée, puisque la société compte passer le cap des onze millions d’utilisateurs ce mois-ci.
Une propension à l’expérimentation
Kelkoo s’est ainsi bâti une place de choix dans l’Internet européen qui le fait s’autoproclamer sans vergogne ‘ le Google du shopping ‘. Toutefois, le moteur de recherche américain et le
comparateur de prix européen disposent bien d’un point commun : leur propension à l’expérimentation.Kelkoo vient ainsi de lancer Kelkoo Occasion. Sur cette nouvelle section de son site, un particulier pourra vendre des articles de seconde main. Une nouveauté réalisée en partenariat avec le site
Trokers. Et qui, selon Pierre Gaudet, le directeur général de Kelkoo France ‘ ne devrait quasiment rien rapporter mais servira à fidéliser les
consommateurs ‘. Si modèle économique il y a, il sera défini plus tard.D’ici là, il faudra régler les relations avec certains clients. Pour PriceMinister, dont les ventes d’articles d’occasion apparaissent sur Kelkoo, le comparateur de prix se pose dorénavant en concurrent.Avec Kelbest, Kelkoo se concurrencera tout seul. Cette fois, il s’agit d’un nouveau moteur de recherche de tous les produits et services disponibles sur Internet. Disponible en juin, Kelbest sera gratuit pour les marchands. Il leur
suffira de fournir à Kelkoo leur catalogue au format adéquat pour voir leurs produits indexés dans Kelbest. Grâce à un algorithme de popularité, le moteur de recherche fera alors remonter les résultats les plus cliqués.
Pas de véritable modèle économique
‘ L’enregistrement est automatique et le référencement gratuit, explique Pierre Gaudet. Les informations obtenues seront moins précises et structurées, mais les marchands n’auront pas à
nous rémunérer au clic. ‘Kelkoo proposera donc sur son site deux moteurs, avec le risque que le petit dernier, moins efficace mais gratuit, cannibalise les ventes de son collègue payant et présent depuis le début. Là aussi, la société repousse à plus tard la
définition d’un modèle économique. Kelkoo mise plutôt sur la variété.‘ Aujourd’hui, 90 % des marchands présents sur notre site payent mais pas tous de la même façon. La plupart nous rémunèrent quand nos visiteurs cliquent sur leurs produits. Mais d’autres payent une commission
forfaitaire ou nous rémunèrent en fonction du chiffre d’affaires qu’ils réalisent grâce à nous ‘, précise le directeur général.Les dirigeants de Kelkoo affirment en fait s’inspirer d’un exemple : les Pages Jaunes en Europe. Alors que, dans certains pays, il faut payer pour y apparaître, dans dautres contrées, le paiement sert à être mis en avant par
rapport aux autres commerçants.Un modèle économique consistant à ne pas se focaliser sur un seul modèle économique.
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