Le Web donne accès à des milliers d’informations intéressantes, mais comment les garder, les stocker et les hiérarchiser ? Ce sont ces questions qui ont incité cinq Français à créer Keeboo, en 1997, aux Etats-Unis. La jeune pousse diffuse gratuitement sur son site un logiciel qui permet de créer des dossiers, des sortes de livres virtuels, en intégrant des pages Web ou d’autres documents d’applications bureautiques et multimédias et de les échanger avec d’autres utilisateurs. D’où le nom de la société, Keeboo, book à l’envers.Atypique dans le monde des start-up, car Keeboo s’appuie sur le Web sans en faire sa source immédiate de revenus, la société ne se connaît pas de concurrents.“On pourrait dire que nos concurrents potentiels sont Microsoft ou Adobe “, remarque en souriant Michel Safars. Comme le logiciel est gratuit, le modèle économique repose d’abord sur la publicité : l’utilisateur est prévenu qu’il pourra recevoir des annonces publicitaires par l’intermédiaire du logiciel.L’objectif est de diffuser le plus largement possible l’applicatif, par le biais du site de la société mais aussi en s’associant à des partenaires. Keeboo travaille ainsi en France avec le ministère de l’Education nationale, afin de diffuser l’outil auprès des écoles, des rectorats ou des IUFM, et annonce un partenariat avec l’hébergeur de pages personnelles Chez.com. “Chez.com va proposer à ses visiteurs d’utiliser Keeboo, explique Michel Safars. C’est une alternative, pour certains utilisateurs, à la création de pages personnelles. “
Objectif : un million d’utilisateurs d’ici à la fin de l’année
Aujourd’hui, le logiciel est utilisé à 35 % par des Américains et à 30 % par des Français. Suivent les Taiwanais et les C
anadiens. “Nous comptons atteindre le million d’utilisateurs d’ici à la fin de l’année “, estime Michel Safars. Ce chiffre prend en compte les utilisateurs des clients de Keeboo Corporation. Car la société passe également contrat avec des entreprises. La Fnac propose ainsi le logiciel et peut ensuite transmettre à ses clients des ” Keebooks ” sur ses fiches produits ou sur ses nouveautés en catalogue.Aujourd’hui, l’entreprise compte environ trente-cinq personnes, dont vingt-six en France, quatre en Allemagne et en Grande-Bretagne, et prévoit d’étoffer ses équipes pour ouvrir des filiales ou des bureaux, en mai, en Italie, puis en Suisse et en Autriche. Après quelques réticences lors du lancement de l’activité, la start-up a séduit les investisseurs, dont Apax Partners et T-Ventures. En décembre dernier, Keeboo a levé 11 millions de dollars. Depuis peu, Jacques Attali, acteur de poids dans les médias électroniques, a rejoint l’entreprise en entrant au conseil d’administration.L’objectif, désormais, est double. Tout d’abord répondre aux besoins des utilisateurs finaux du Web (Keeboo a lancé une seconde version du logiciel au début du mois de mars et continue le développement de nouveaux applicatifs). Et donner plus de moyens à l’entreprise, qui prévoit une entrée en Bourse d’ici à la fin de lannée.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.