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Kaspersky : après les États-Unis, l’Australie estime que l’antivirus pose « un risque de sécurité »

Le gouvernement australien bannit tous les produits et services de Kaspersky Lab de ses administrations. L’Australie évoque un risque majeur pour la sécurité du pays. Cette décision fait écho aux mesures déjà prises par les États-Unis. Kaspersky pointe du doigt un choix purement politique.

Le gouvernement australien vient de prendre des mesures à l’encontre de Kaspersky. Tous les produits et services de Kaspersky Lab sont désormais interdits au sein du gouvernement. Pour justifier la mesure, l’Australie met en avant des risques en matière de sécurité.

Après avoir examiné les outils développés par la société russe, Stephanie Foster, secrétaire du ministère de l’Intérieur, assure avoir pu déterminer que l’utilisation des produits Kaspersky « par les entités gouvernementales australiennes constitue un risque de sécurité inacceptable pour le gouvernement, ses réseaux et ses données, en raison des menaces d’ingérence étrangère, d’espionnage et de sabotage ».

Avec cette mesure, le gouvernement cherche à envoyer « un signal politique fort à destination des infrastructures critiques et des autres instances gouvernementales australiennes face à une menace de sécurité inacceptable ». En miroir des États-Unis, l’Australie doit redouter que Kaspersky collabore avec les services de renseignement russes. Les autorités doivent estimer que les produits du groupe sont susceptibles de collecter des données sensibles pour le compte de la Russie. C’est la théorie qui est régulièrement mise en avant par Washington.

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Kaspersky tacle une décision politique

Dès maintenant, toutes les instances gouvernementales australiennes sont appelées à supprimer tous les produits de Kaspersky Lab et à empêcher leur installation à l’avenir. Dans un second temps, elles doivent prévenir le ministère de l’Intérieur quand tous les produits ont bien été désinstallés. La directive comprend une exception. Dans les cas où les outils Kaspersky sont indispensables pour la sécurité nationale ou les missions réglementaires, y compris la conformité et l’application des lois, leur utilisation restera autorisée.

Contacté par Bleeping Computer, Kaspersky a fermement réfuté les accusations formulées par l’Australie. La société basée à Moscou estime que l’interdiction n’est pas appuyée par « des preuves spécifiques et qu’aucune procédure régulière n’a été organisée ou suivie pour fournir une justification » convaincante. Pour Kaspersky, cette mesure est uniquement politique :

« Kaspersky estime que cette décision résulte du climat géopolitique actuel et qu’elle n’est fondée sur aucune évaluation technique de ses produits, malgré ses demandes répétées en ce sens. La publication de cette directive sans avertissement ni possibilité de dialogue pour répondre aux préoccupations du gouvernement australien souligne son caractère politique ».

L’Australie emboîte le pas aux États-Unis

La décision de l’Australie survient quelques mois après l’éviction de Kaspersky des États-Unis. Le gouvernement américain est allé encore plus loin que les décisionnaires australiens en excluant complètement les produits de la firme de son territoire. Depuis l’été dernier, Kaspersky n’a plus le droit de vendre ses logiciels aux États-Unis. En conséquence, le groupe russe a fermé sa division américaine.

Plusieurs autres pays ont déjà fait preuve d’une certaine méfiance envers Kaspersky par le passé. C’est le cas de l’Allemagne, de l’Italie ou du Canada. Comme l’Australie, le Canada interdit aux employés de son gouvernement d’utiliser les outils de Kaspersky sur leurs appareils professionnels.

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Source : Gouvernement australien


Florian Bayard