01 Informatique : Vous prenez la direction de Software AG après une longue période passée dans les services informatiques. Cela aura-t-il un impact sur l’évolution de votre société ?Karl-Heinz Streibich : Je dispose également d’une bonne expérience des produits pour avoir longtemps travaillé chez ITT. Software AG est un éditeur, l’un des cinq premiers en Europe. Et j’entends conserver cette
orientation en valorisant notre activité de R&D ainsi que notre savoir-faire dans les systèmes d’entreprise. Pour l’instant, nous tirons environ 60 % de notre chiffre d’affaires des licences. Le reste étant réalisé dans les
services.Software AG a beaucoup mis en avant ses outils XML ?” en particulier Tamino. Est-ce une réorientation par rapport à vos domaines de référence, le SGBD et les outils de développement ?Nous sommes présents sur les deux segments. D’une part, les systèmes transactionnels à hautes performances, avec la base de données Adabas et le L4G Natural. De l’autre, l’intégration. Nous allons donc proposer un cadre global
d’intégration avec le middleware EntireX, dont Tamino n’est que l’un des composants. EntireX va évoluer pour devenir un produit de type bus d’entreprise (ESB). Nous ne nous attendons pas à conquérir d’importantes parts du marché des SGBD. Toutefois,
plutôt que de chercher à promouvoir Adabas en tant que tel, nous aiderons nos clients du monde transactionnel à moderniser leurs systèmes ?” en particulier vers le web. Nous bénéficions d’une importante base installée ?” trois
mille cinq cents clients ?”, à laquelle nous parlerons intégration pour nous aider sur la partie transactionnelle.Tous les grands éditeurs ne jurent plus que par l’intégration. Comment vous différencier sur ce plan ?C’est la preuve que ce segment va représenter un énorme marché. Je crois que l’intégration de processus sera la prochaine grande vague des dépenses informatiques. Nous sommes spécialistes de XML depuis longtemps. En outre, étant
numéro deux derrière IBM dans les grands systèmes transactionnels, nous pouvons ainsi faire le lien entre les mondes structurés et non structurés. Nous sommes présents dans soixante-dix pays. Et, dans vingt à vingt-cinq d’entre eux, nous disposons
de toute l’infrastructure nécessaire pour mener à bien de gros projets. Ces pays représentent près de 90 % de notre chiffre d’affaires.Le mouvement vers l’intégration implique une importance accrue des services par rapport aux produits. Qu’en est-il pour un éditeur ?Il est vrai que les taux de croissance globaux sur les produits ne seront plus jamais ce qu’ils ont été. Le paysage évolue, et l’on s’oriente vers un modèle où les licences ne représenteront plus que 10 ou 15 % des revenus.
Globalement, les dépenses des entreprises ne vont pas progresser, mais elles évolueront. Certains secteurs resteront plats, voire régresseront, tandis que d’autres connaîtront des croissances de 30 ou 40 %. Par ailleurs, nous allons cibler des
secteurs verticaux, comme l’Administration et les services publics, la santé ou les départements d’ingénierie.
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