Ca y est, depuis une semaine, tous les collaborateurs de la société ont enfin accès à Internet. Cette décision de la direction générale constitue une minirévolution pour tous ceux (un quart des effectifs) qui ne bénéficiaient pas encore de ce privilège.Chaque année depuis trois ans, j’ai défendu l’idée de sa généralisation en expliquant que le temps passé par mes ingénieurs à administrer les autorisations d’accès pourrait sans doute être mieux utilisé ailleurs. Mais, inexorablement, la réponse était toujours la même : “Non, car les utilisateurs vont passer leur temps à surfer et la productivité de la société va baisser…”Ma proposition a enfin été acceptée, mais à une condition tout de même : être en mesure de fournir un reporting précis. En d’autres termes, je dois mettre en place des rapports avec le classement nominatif des utilisateurs en fonction de leur activité et du temps qu’ils passent sur le réseau.J’ai expliqué à ma direction que, dans ce cas, la notion de temps n’a pas une grande valeur et par conséquent ne peut constituer un critère de classement. Il suffit en effet de prendre l’exemple des sites boursiers qui rafraîchissent automatiquement leurs pages même si l’utilisateur n’est pas devant son poste.Que nenni, il faut des tableaux de bord ! Je me retrouve donc aujourd’hui à devoir mettre en ?”uvre la plus grosse base de données du système d’information de notre société pour savoir qui fait quoi sur Internet… Absurde non ?Ce projet, qui va coûter cher, est tout simplement inutile, car, au fond, Internet ou pas, qui peut empêcher un employé démotivé de passer sa journée à jouer au Démineur ou à lire un bouquin derrière son écran ?Prochaine chronique mercredi 15 octobre* MM. Red, Green, Yellow et Purple sont cadres dans des services informatiques. Chaque mercredi, à tour de rôle, ils vous font partager le fruit de leurs expériences. Cette semaine, Mister Yellow…
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