Juin 2004 restera sans doute dans les annales comme une période de consolidation. En matière d’implication des utilisateurs dans les processus de décision, par exemple. La sphère publique donne de la voix. Renaud
Dutreil, ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, confirme tout d’abord que la plupart des 900 000 postes de travail de l’administration française seront renouvelés sous trois ans.Ensuite, et surtout, il dévoile l’élément majeur de cette annonce : l’Administration examinera toutes les options pour effectuer son choix. Y compris le recours aux logiciels libres. L’enjeu financier
n’est pas mince, puisque 300 millions d’euros sont en jeu et que le ministre espère bien voir baisser la facture de l’opération.Si les collectivités publiques veulent peser sur les choix technologiques, le secteur privé n’est pas en reste. Pour la première fois, en effet, un grand client, le géant automobile américano-germanique
DaimlerChrysler, fait savoir haut et fort qu’il a son mot à dire dans le projet de fusion entre Oracle et PeopleSoft. Il a de bonnes raisons pour cela : c’est un client historique de la firme de Craig Conway ; et il ne
souhaite pas être le dindon de la farce.En dehors de cette tendance des utilisateurs à vouloir agir sur ce qui les regarde, des nouvelles contrastées viennent émailler l’actualité française. Chez Bull, le décès de Pierre Bonelli ouvre une période
d’incertitude ?” une de plus ?” quant à l’avenir de l’ex-fleuron de l’informatique nationale. Après quelques pas de deux et diverses péripéties en tout genre, Gervais Pellissier, le directeur
général adjoint, est finalement chargé de mener à son terme le processus de recapitalisation de l’entreprise.L’affaire ne se présente pas trop mal : le commissaire européen à la concurrence, le redoutable et jusque-là redouté Mario Monti, fait montre d’une compréhension bienveillante à l’égard des
derniers dossiers qui lui sont présentés. Alstom et Bull sont de ceux-là. Question : la Commission de Bruxelles a-t-elle brusquement changé d’attitude, ou le dossier de Bull est-il particulièrement bien ficelé ? Six mois plus
tard, l’interrogation subsiste.Début juin, et bien qu’elle soit contestée par les députés et sénateurs socialistes, la loi dite du ‘ paquet télécoms ‘ est adoptée. La fin du mois voit la Cnil étendre ses pouvoirs.Toujours dans l’Hexagone, la région Bretagne est à l’honneur. Pas seulement parce que les agglomérations de Lannion et de Rennes représentent depuis longtemps des terres de recherche et d’innovation.
Mais également parce que de multiples projets s’y transforment en entreprises.Ainsi la petite firme finistérienne Antennessa est-elle primée à Start West 2004, une manifestation annuelle consacrée à l’innovation qui se déroule à Nantes. Son objectif est simple : concevoir, fabriquer et commercialiser
des systèmes destinés à mesurer la conformité des équipements de radiocommunication.Au même moment, toujours en Bretagne, mais dans les Côtes-d’Armor, France Télécom expérimente des services d’accès à haut débit, couplant les technologies Wireless IP (WIP) et Wi-Fi. L’ADSL ne doit
couvrir, à terme, que les 20 à 30 % du territoire national regroupant 80 % de la population.Le groupe français s’étant engagé à en couvrir 90 %, son choix s’est logiquement porté sur Wimax. L’expérience bretonne, si elle s’avère concluante, doit ainsi donner le coup d’envoi du
déploiement massif de cette technologie, prévu pour l’an prochain.Les télécommunications bougent aussi sur l’ensemble du territoire. France Télécom lance deux services de téléphonie sur IP, tandis que SFR signe un accord de vente de minutes ou de capacités réseau à Débitel. Celui-ci les
revendra avec ses propres tarifs et sous sa propre marque. Free et Neuf Télécom démarrent des offres ADSL et téléphone incluant l’abonnement téléphonique.Du côté des éditeurs, Microsoft étend à dix ans la durée du support technique de ses produits d’entreprise et de ses outils de développement. En ce qui concerne les architectures orientées services, BEA développe sa
stratégie Liquid Computing, en réponse à l’offensive d’IBM lancée en avril. Par ailleurs, Sun s’allie à Fujitsu pour redynamiser Solaris.Voir le dossier
Le journal de l’année 2004
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