Sept ans après sa création en 1998, Google est devenu une référence universelle. Au point qu’en Grande-Bretagne le très sérieux dictionnaire Oxford en a fait un verbe : ‘ To google : utiliser un
moteur de recherche ‘. L’année 2005 a été témoin d’une avalanche d’annonces émanant de la firme fondée par Larry Page et Sergey Brin. Elle n’aura quasiment pas passé un mois sans lancer de nouveaux
services. En novembre dernier, Google Base, un dispositif de petites annonces, et Google Analytics, un outil de mesure d’audience des sites Internet. En septembre, la sortie en France de Picasa, un gestionnaire de photos numériques.On parle dorénavant d’un système autorisant les éditeurs de livres à louer ?” pour quelques jours ?” leurs publications en format numérique. Sans possibilité de les imprimer ou de les enregistrer.
L’offre viendrait compléter le projet pharaonique de bibliothèque numérique, Google Print, initié à la fin 2004. Et qui a suscité, tout au long de l’année, de vives réactions de la part des associations d’auteurs aux Etats-Unis,
et des principales bibliothèques publiques européennes, stigmatisant le risque d’hégémonie culturelle.
Un cours en Bourse multiplié par cinq
Les polémiques ne freinent aucunement le flot d’innovations. Google Earth offre les cartes du monde vues du ciel. Google Maps, les itinéraires et les pages jaunes. Google Talk, le téléphone sur PC. Google Desktop, le moteur de
recherche pour poste de travail… Chaque nouveau service met à mal le modèle des concurrents : quasiment tout est gratuit et payé par la publicité. Un bouillonnement créatif salué par la Bourse. Le cours de l’action Google a été
multiplié par cinq depuis son introduction à 85 dollars, en août 2004. Aujourd’hui, la firme pèse plus lourd que Coca-Cola ! Elle est évaluée à plus de 100 milliards de dollars, soit dix fois la capitalisation de General
Motors. Un record.Les analystes ne s’y sont pas trompés : le rapport annuel 2005 du Boston Consulting Group classe Google parmi les dix entreprises mondiales les plus innovantes. Et l’agence Landor et le magazine
Fortune, numéro un d’une sélection de 2 500 marques, pour sa capacité à ‘ faire la différence ‘. Avec deux qualités reconnues par ce palmarès pour justifier cette
première place : une extension de produits cohérents et un positionnement clair.
Devenir une plate-forme mondiale
Car malgré la discrétion affichée par sa direction, l’objectif poursuivi semble évident : devenir la plate-forme mondiale ?” la seule ? ?” pour gérer toutes les données numérisées. Qu’il
s’agisse de voix, d’images ou d’informations. Sans oublier le patrimoine culturel que Google se propose de convertir en format numérique. Une démarche qui place également dans sa ligne de mire les géants du logiciel, notamment
Microsoft.Car sa plate-forme pourrait devenir une sorte de système d’exploitation du Web, sur laquelle on développe des applications sous forme de services, le fameux ‘ Web 2.0 ‘. Cela explique peut-être pourquoi
Sun a préféré opter pour la collaboration en annonçant, début octobre 2005 un partenariat ?” certes modeste ?” avec la firme de Mountain View. C’est la première fois que Google collabore avec un poids lourd de
l’informatique. L’année 2006 marquera à coup sûr la poursuite des grandes man?”uvres.
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