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Jouer au juste prix

Petits et grands trouvent sur les sites et les réseaux sociaux du Net plein de jeux soi-disant gratuits. Mais entre l’abonnement et les objets virtuels à débloquer… l’addition peut vite grimper !

Sur Internet, les occasions de jouer ne manquent pas. Certains sites spécialisés attirent les enfants en leur proposant des jeux et des univers gratuits à explorer. Le réseau social Facebook, par exemple, en regorge. Mais sur Internet, comme ailleurs, la philanthropie est rare ! N’ayant de gratuits que l’apparence, ces jeux et ces univers ont souvent des coûts plus ou moins cachés. Et si les parents ne sont pas vigilants, ils risquent une addition salée, d’autant que certains modes de paiement sont simples à utiliser pour les plus grands.Parmi les sites les plus sobres, Poisson Rouge (www.poisson-rouge.com), destiné aux tout-petits, affiche clairement la couleur : toutes les activités sont gratuites. Mais l’internaute est invité à “ participer à la gratuité du site ” (sic) en faisant un don ou en achetant l’un des objets de la boutique (t-shirt pour enfant, CD-Audio). Certains sites proposent une partie gratuite en mode découverte, mais pour aller plus loin ou continuer à jouer au-delà de la limite quotidienne, il faut payer. Une restriction que l’on retrouve souvent.

Des limites trop souvent incitatives

Des sites comme Bigfishgames (www.bigfishgames.fr) ou Gamehouse.com (www.gamehouse.com), s’adressant aux enfants et aux adultes, proposent des mini-jeux en Flash. Les uns peuvent se jouer en ligne, les autres sont à télécharger gratuitement. Sauf que… leur durée est limitée : de plusieurs minutes, le temps de comprendre le principe de base pour les jeux en ligne, à une heure pour les téléchargements gratuits. Ensuite, le jeu s’interrompt, puis le joueur est invité à l’acheter à un prix pouvant aller de 4 à 20 euros environ.Heureusement, l’achat n’est pas facile d’accès pour les tout-petits : il faut entrer une adresse électronique valide, des coordonnées de paiement complètes par carte bancaire ou via un compte PayPal (lié à une carte bancaire). Si vos enfants sont trop jeunes pour détenir leur propre carte, ou pour savoir utiliser la vôtre ? avec ou sans autorisation ?, ces sites ne présentent pas de gros risques.L’autre limitation, privilégiée par les jeux massivement multijoueurs (les MMORPG) à destination des plus jeunes, est spatiale. Dans ces univers virtuels, le joueur s’inscrit gratuitement, mais ne peut se rendre partout. Par exemple, dans Nooja (www.nooja.com) et Dofus (www.dofus.com), certaines zones dans lesquelles les quêtes sont évidemment les plus intéressantes, restent inaccessibles, à moins de… payer.Dans certains jeux, il est aussi impossible pour le joueur de dépasser certains niveaux de compétences. Ces jeux sont le plus souvent sans pub en cours de partie et acceptent des modes de paiement très divers : cartes bancaires et comptes PayPal, cartes prépayées spéciales, sans oublier appels et SMS surtaxés. Ces derniers consistent à appeler ou à envoyer un message à un numéro de téléphone payant, puis à taper le code donné en retour pour activer son abonnement en ligne.Les numéros Audiotel/Audiopass sont réservés au paiement de petites sommes mais, avec des coups de fils répétés, ils reviennent plus chers qu’un abonnement de longue durée. De plus, ce système est plutôt simple : l’enfant n’a besoin que d’un téléphone dont il connaît le numéro (portable ou téléphone fixe de la maison). Un moyen facile, rapide (moins de deux minutes suffisent) et potentiellement dangereux : le décompte apparaît en toute discrétion sur la prochaine facture téléphonique. De quoi la faire exploser !Sur les réseaux (Facebook) ou sur des sites moins récents comme Habbo Hotel (www.habbo.fr), l’une des méthodes éprouvées est le free-to-play (ou gratuit-à-jouer) : le joueur peut faire tout ce qu’il veut, et cela gratuitement. Mais, pour être plus rapide dans certaines missions ou pour obtenir des objets spéciaux, il devra payer quelques euros. Encore une fois, les SMS et numéros de téléphone surtaxés sont fréquents, en plus des cartes bancaires et de PayPal.

Le free-to-play, une méthode rentable

Le réseau Facebook possède parallèlement sa propre monnaie, les Facebook Crédits. Attention donc car si votre enfant paie une fois un objet ? avec votre accord ? chez l’un des éditeurs de jeux, il lui suffira bien souvent, lors des achats suivants, de taper l’adresse électronique correspondant au compte Facebook pour valider le paiement. Sans que vous en soyez informé immédiatement ! Pour les autres free-to-play hors réseau social, il faut généralement rentrer toutes ses coordonnées de paiement (bancaire ou autre) lors de chaque achat. La méthode a fait ses preuves : les free-to-play rapportent beaucoup d’argent. Une étude de juillet dernier sponsorisée par Visa montre qu’en moyenne 31 % des adeptes de 13 à 65 ans de ce type de jeux achètent des biens virtuels, et 57 % d’entre eux le font une fois par mois. Au total, ils dépensent entre 74 et 111 dollars par an (soit entre 51 et 77 euros par an) dans les jeux massivement multijoueurs, et entre 28 et 62 dollars par an (soit entre 19,5 et 43 euros par an) pour des jeux occasionnels dits casuals (du type Farmville sur Facebook).

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Stéphanie Chaptal