Il ressemble à une araignée géante et vole au dessus des pistes de Sotchi. Est-ce un drone espion chargé de veiller à la sécurité des Jeux olympiques ? Non, cet appareil équipé d’une caméra miniature filme les skieurs acrobatiques aux Jeux de Sotchi, une première mondiale.
Au bord de la piste, le pilote du drone, suit de près une skieuse acrobatique dans la finale du slopestyle, assisté d’un technicien. Un cadreur abrité sous une tente regarde son écran de contrôle et pointe la caméra sur la skieuse enchaînant les sauts périlleux. Les spectateurs dans les tribunes en contrebas sont trop loin pour apercevoir le drone en haut de la piste, mais peuvent voir les images filmées par la caméra embarquée retransmises sur un écran géant.
« La plus grande difficulté, c’est la précision de la trajectoire pour respecter la distance de sécurité, car si on s’éloigne trop, le cadrage n’est pas bon », explique le pilote du drone, Philippe Delafosse, par ailleurs pilote d’hélicoptère de compétition internationale.
Cet appareil, muni d’une caméra Full Broadcast et d’une liaison HF, a été conçu sur-mesure pour l’événement, nous raconte Benoît Dentan, président de XD-Motion qui travaille en partenariat avec Jean-Luc Fornier, le Français à l’origine de ce drone. « Il a une envergure de 1,30 m, pèse seulement 5 kg et peut atteindre une vitesse de pointe de 70 km/h, ce qui permet de suivre le slopestyler. Un autre difficulté technique à laquelle nous avons dû faire face est de disposer d’une autonomie suffisante. »
Des images de haute qualité
« Nous sommes passés de la génération GoPro à des images de haute qualité diffusables en direct », s’enthousiasme le dirigeant de XD Motion. C’était une première. D’habitude, ce type d’appareil est utilisé pour filmer des monuments, des paysages – comme ceux parmi lesquels évoluent les coureurs du Tour de France – ou des images d’événements sportifs qui seront diffusées en différé. »
Mais avant de pouvoir faire voler ce petit appareil au-dessus des pistes de Sotchi, il a fallu toute une série d’autorisations, notamment du Service fédéral de sécurité (successeur du KGB) poursuit Benoît Dentan. « En Russie, les drones ont un usage uniquement militaire d’où les nombreux contrôles auxquels nous avons dû nous soumettre, mais cela valait le coup. » C’est la raison pour laquelle on ne peut pas diffuser d’images de la compétition, car tous les droits appartiennent au CIO.
Et Benoît Dentan de conclure, « à l’avenir, nous pouvons tout à fait imaginer que ce drone soit utilisé pour filmer d’autres sports. Pourquoi pas du biathlon ou du half pipe… » Et s’il fallait une preuve que cette technologie a séduit, l’entreprise est en pourparler pour filmer prochainement une épreuve de slopestyle en Suisse.
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