Jeux vidéo : on a testé 10 écrans pour tous les budgets

Fifa 2019, Project Cars 2, Rise of the Tomb Raider, GTA V… Quel que soit votre jeu PC préféré, nous vous proposons de le rendre plus beau, plus grand, plus fluide, plus prenant. Notre suggestion ? Remplacez donc votre écran actuel par l’un des tout nouveaux moniteurs dédiés au jeu vidéo qui fleurissent chez tous les constructeurs. A écouter les marques, ces écrans font des miracles. Ils suppriment les saccades et les ralentissements, ils affichent tout en très haute définition et améliorent le confort d’utilisation.

Et pour une fois, c’est assez vrai ! Nos tests des meilleurs modèles actuels le montrent (voire notre sélection plus bas), ces écrans gamers, qui bénéficient d’une nouvelle techno dite de « synchronisation adaptative » pour limiter les défauts d’affichage, sont un excellent complément pour un PC de jeu. Et ils sont aussi très agréables pour travailler !

Le grand jeu côté design

Les écrans gamers se démarquent souvent des modèles ordinaires par leur look, avec des lignes agressives, des jeux de lumière d’ambiance et des noms évocateurs : Predator ou Nitro chez Acer, ROG Swift chez Asus. Nombre d’entre eux adoptent des dalles courbes, censées améliorer la sensation d’immersion dans le jeu. A l’usage, ces dalles incurvées se révèlent effectivement confortables pour le jeu… mais un peu perturbantes, au début, pour l’affichage des applications bureautiques ordinaires. Le plus extraordinaire de ces écrans incurvés, c’est un énorme modèle 49 pouces de Samsung que nous présentons plus bas : son écran courbe s’étend sur près d’1 m 30 de long !

Un écran gamer, c’est aussi une somme de petits détails pratiques pour les joueurs, comme un jeu de pré-réglages adaptés – ou supposés l’être – aux types de jeux les plus courants : action, aventure, course automobile, etc. L’écran peut ainsi être ajusté en une seconde, en appuyant sur une touche, pour améliorer la réactivité, pour optimiser le contraste ou le rendu des couleurs. De nombreux écrans gamers sont aussi pourvus d’un petit ergot rétractable prévu pour accueillir un casque audio. Autre option courante, et très pratique, la possibilité d’ajuster la dalle en hauteur grâce à un socle coulissant.

Des écrans ultra-réactifs et en (très) haute définition

Pour bien jouer, il faut un écran réactif et parfaitement net quel que soit le rythme de l’action. Les écrans qui s’appuient sur la technologie de cristaux liquides TN (Twisted Nematic) ont longtemps été privilégiés pour leur très bon temps de réponse, mais ils sont aujourd’hui égalés, voire dépassés, par les dalles de type VA (Vertical Alignment) ou IPS (In Plane Switching), qu’il faut privilégier. Ces dalles LCD offrent en effet un meilleur rendu des couleurs et de plus larges angles de visions que les « vieux » écrans TN.

Côté définition, un bon écran gamer doit être capable, au minimum, d’afficher de la Full-HD (1920 x 1080 pixels). Mais quitte à dépenser un peu plus, nous vous conseillons d’opter pour un 27 ou un 32 pouces en 2560 x 1440 points, la définition idéale pour jouer ou travailler. Dans le très haut de gamme, les écrans gamers d’Asus ou d’Acer – à plus de 2000 euros pièce ! – affichent carrément une image 4K, soit 3840 x 2160 pixels. C’est très bien pour les jeux (avec une très grosse carte 3D sous le capot !), mais pas vraiment utile pour une utilisation classique sous Windows : les polices sont si petites qu’il faut pas mal zoomer sur les applications pour bien y voir.

Une image fluide grâce à la synchronisation adaptative

Mais l’atout maître de ces nouveaux moniteurs sur les écrans ordinaires, c’est surtout leur compatibilité avec la techno dite de « synchronisation adaptative ». Elle vise à limiter, voire supprimer, les saccades et autres bugs d’affichage bien connus des joueurs sur PC, comme le tearing (déchirement). L’image semble alors découpée en bandes horizontales disjointes.  Ces problèmes sont liés à une différence entre la fréquence de travail fixe des écrans actuels – 60 images par seconde en général – et le rythme variable du débit de la carte 3D (de 25 à plus de 100 images/seconde).

Ce défaut s’estompe avec les écrans à synchro adaptative. Avec cette techno, c’est la carte 3D qui donne le tempo. L’écran s’aligne automatiquement sur le rythme d’envoi des images par la carte graphique, ce qui limite nettement les problèmes d’affichage même quand la carte graphique du PC n’est pas une bête de course.

Entre G-Sync et FreeSync, il faut choisir

Seul petit ennui, la techno de synchro adaptative existe aujourd’hui en deux versions différentes… pour l’instant incompatibles. L’une, développée par Nvidia, s’appelle G-Sync, et ne fonctionne qu’avec les cartes 3D de la marque. L’autre, baptisée FreeSync, est poussée par AMD et le consortium VESA. Elle requiert l’utilisation de cartes AMD, hélas bien moins performantes pour l’instant que celles de Nvidia, du moins dans le haut de gamme.

En attendant que ces deux mondes se mettent d’accord, il faut donc choisir son camp. Sachez que les écrans FreeSync sont beaucoup moins chers (de 100 à 200 € de moins, selon les marques), à taille et équipements équivalents, que les écrans à technologie G-Sync. Ces derniers intègrent en effet une puce conçue par Nvidia et vendue sous licence aux constructeurs d’écrans, quand FreeSync s’appuie sur une techno libre de droits.  

Si vous cherchez la meilleure performance possible, et que vous avez le budget, ne vous posez pas de question. Optez pour un écran 4K chez Acer ou Asus (à plus de 2000 €) et couplez-le à une bonne carte Nvidia de type GeForce 1080Ti ou RTX (entre 800 et 1400 €).

Sinon, faites comme nous : choisissez un écran FreeSync que vous alimenterez avec une carte AMD Radeon convenable, comme une Radeon RX 580 (250 €) ou Vega 56 (450 € environ).

Voici notre sélection de 10 écrans dédiés au jeux vidéo.

Les modèles à moins de 400 euros 

Sous la barre des 400 €, on ne trouve pratiquement que des écrans FreeSync. Ils fonctionnent très bien en 1920 x 1080 pixels ou en 2560 x 1440, avec une carte AMD Radeon 560 ou 580.

AOC G2590FX

Votre bureau – ou votre budget – est trop étriqué pour un écran 27 pouces ? Ce « petit »  24,5 pouces d’AOC équipé d’une dalle TN permet de jouer ou de travailler dans de très bonnes conditions. Comme les grands, il est capable d’afficher de 30 à 144 images par seconde avec un minimum de saccades ou d’effets de déchirement grâce à sa compatibilité FreeSync et livre le temps de réponse ultra-court des cristaux liquides. Si l’ergonomie n’est pas terrible -faute de pied coulissant, l’écran n’est pas ajustable en hauteur – on apprécie l’excellent système de réglage OSD, facile à manipuler grâce à son petit joystick.  On l’utilisera pour abaisser un peu la trop forte luminosité de l’écran et renforcer les couleurs, un peu fades avec les réglages d’usine.
 

AOC C27G1

Sous la barre des 300 €, ce 27 pouces d’AOC est un bon plan ! Plutôt sobre et élégant avec sa dalle incurvée, il se règle facilement en hauteur grâce à un socle bien conçu. L’écran nous séduit aussi par son très bon taux de contraste (jusqu’à 3600 :1) et sa colorimétrie correcte avec les réglages d’usine. Sous Windows, l’image est très agréable à regarder. Pour le jeu, le bilan est un peu plus mitigé. Si nous n’avons pas remarqué de grosses saccades ou de défauts d’affichage sur nos jeux de test en mode FreeSync, le temps de réponse un peu long – près de 15 millisecondes du blanc au noir d’après nos mesures – peut se faire sentir sur les scènes d’action très rapides. On regrette surtout la faible luminosité de l’image, qui plombe un peu le rendu des scènes sombres des jeux et des films.
 

Acer Nitro VG270U (Pbmiphzx)

Modèle phare de la nouvelle gamme d’écrans « Nitro » d’Acer, ce 27 pouces est une très bonne surprise. Voilà un écran sobre et très polyvalent, aussi bon pour l’affichage des jeux vidéo que pour les applis bureautiques ou la création graphique. La dalle de type IPS, lumineuse et bien contrastée, est parfaitement nette sous tous les angles.  Les jeux récents sont mis en valeur par la haute définition de la matrice (2560 x 1440 points) et la technologie AMD FreeSync, qui assure un rafraîchissement d’image de 40 à 144 Hz, selon les capacités de la carte graphique du PC. Attention tout de même au temps de réponse un peu long – 15 millisecondes pour passer du noir au blanc, d’après nos mesures, contre moins de 5 millisecondes pour les écrans les plus rapides. Plus ennuyeux selon nous, le Nitro VG270UP, affublé d’un socle très basique,  ne peut être ajusté en hauteur. 

Les modèles de 400 à 800 euros

C’est dans cette tranche de prix que l’on trouve les écrans pour gamers les plus intéressants. Réactivité optimale, ergonomie au top et choix des technos (FreeSync ou G-Sync). Côté définition, nous avons une préférence pour  les modèles en 2560 x 1440 pixels.

MSI Optix MAG271CR

Voilà un très bon écran pour gamers, équipé d’une dalle VA incurvée et réglable en hauteur. Le MAG271CR de MSI nous a bluffés par son excellent taux de contraste – plus de 4200 :1, c’est rare ! – et par son étonnante réactivité. Pas une saccade à signaler pendant nos tests : la techno FreeSync garantit une parfaite fluidité pour un flux d’images de 48 à 144 images par seconde. Petit bémol, la définition est limitée à 1920 x 1080 pixels, ce qui est un peu court pour un écran à 450 €. A savoir aussi, certains préréglages de jeux donnent des résultats si surprenants que nous avons cru à une défaillance de notre modèle de test. Le mode « FPS », par exemple, fait disparaître les tons verts et les remplace par du gris. C’est pour aider le joueur à repérer ses ennemis dans les bois, explique MSI. Pourquoi pas…mais le Bureau de Windows est absolument hideux avec ce réglage.

ViewSonic XG2730

Ce modèle de ViewSonic séduit d’emblée par son ergonomie sans faille. Grâce à un excellent socle, la dalle de 27 pouces en 2560 x 1440 pixels s’ajuste en hauteur ou bascule en mode portrait, ce qui simplifie considérablement l’accès aux prises vidéo de l’appareil (une DisplayPort et deux HDMI). On aime aussi les haut-parleurs intégrés, au son plutôt correct. Côté image, on retrouve les qualités et les petits défauts des dalles TN : une excellente réactivité, parfaite pour les jeux rapides, une fluidité sans faille de 24 à 144 images par seconde grâce à la techno AMD FreeSync…mais des angles de vision assez fermés et un manque de profondeur du noir assez gênant dans les scènes sombres des jeux ou des films. Mention très bien, en revanche, pour la bonne fidélité des couleurs avec le réglage d’usine « MOBA ».

ASUS ROG Swift PG27VQ

Chez Asus, c’est l’un de nos écrans gamers préférés ! Bien qu’assez cher, le PG27VQ est nettement plus accessible que son grand frère PG27UQ présenté plus bas, et justifie selon nous bien mieux son prix. Avec sa définition de 2560 x 1440 points (nettement plus lisible sous Windows qu’une dalle 4K) et sa compatibilité G-Sync, il se révèle aussi bon pour l’affichage des jeux que des applications Windows. Et d’après nos mesures, le PG27VQ est le plus réactif des écrans présentés dans cet article, avec un temps de réponse réel (du noir au blanc) à peine supérieur à 5 millisecondes. Aucun problème pour profiter de Tomb Raider ou Far Cry à plus de 100 images par seconde, même sans très grosse carte 3D sous le capot. Enfin, on apprécie la courbe agréable de la dalle et le solide pied ajustable en hauteur.  

LG 32GK850G

Pas donné, ce modèle de LG, mais quel bel écran ! Il combine une très large diagonale (31,5 pouces) et de très bonnes performances d’affichage pour le jeu. A 800 euros, on a droit à une dalle VA en 2560 x 1440 pixels, à un rafraîchissement d’image jusqu’à 165 images par seconde et, surtout, à la synchronisation adaptative Nvidia G-Sync. Ultra-réactif, l’écran gère tous les jeux récents sans problème de « déchirement » d’image ou de ralentissements et sans besoin d’équiper le PC d’une très grosse carte 3D Nvidia. Ce LG est aussi parfait pour les tâches bureautiques ou multimédia sous Windows, même s’il faut s’accommoder d’une colorimétrie pas très juste. Comme le ViewSonic testé plus haut, le LG s’ajuste aussi bien en hauteur qu’à la verticale, en mode « Portrait » : c’est parfait pour optimiser le confort de travail.

Les modèles à plus de 800 euros

Samsung C49HG90 DMUXEN

Vous rêviez d’un écran panoramique ? Samsung vous propose un modèle carrément géant, une dalle courbe de 1,27 m de long sur 34 cm de haut. Et oui, cet incroyable moniteur de 49 pouces est bien taillé pour le jeu vidéo, avec une définition native de 3840 x 2160 pixels et une excellente colorimétrie. La techno FreeSync d’AMD pour la fluidité d’affichage et le système HDR pour l’optimisation du contraste sont aussi de la partie. Bilan ? Cet écran est tout simplement fabuleux avec les jeux qui supportent la définition ultra panoramique de l’écran, comme le jeu de course auto Dirt 3, FIFA 19 pour le foot ou Rise of the Tomb Raider pour l’aventure. Avec de petits jeux comme Move or Die, en mode fenêtré, ce Samsung est évidemment moins pertinent…. Et pour travailler sous Windows, l’appareil est un poil démesuré : on se perd un peu dans cette immense surface d’affichage. A savoir enfin, il faut un grand et solide bureau pour accueillir le monstre.

Asus ROG Swift PG27UQ

Nous sommes d’accord, il n’est pas raisonnable de dépenser près de 2500 € dans un écran gamer. Ultra-élitiste, ce modèle d’Asus sert avant tout de vitrine aux meilleures technos actuelles : définition 4K (3840 x 2160 pixels), optimisation du contraste HDR, synchronisation adaptative G-Sync… Tout ceci fonctionne bien, à quelques détails près. Certes, nous avons été éblouis par le rendu de tous nos jeux de test, en HDR ou pas : Forza Horizon, Fifa 19, Assassin’s Creed Origins … Nous avons aussi apprécié la fidélité quasi-parfaite des couleurs avec le réglage d’usine. En prime, le socle de l’écran permet d’ajuster la dalle en hauteur et de l’orienter en mode portrait. Mais même à 2500 euros, le PG27UQ présente un assez mauvais taux de contraste natif (seulement 948 :1 d’après notre sonde) et son rétroéclairage manque parfois d’uniformité. Un peu difficile à admettre à ce niveau de prix.  

Acer Predator Predator X27 (bmiphzx)

Concurrent direct du PG27UQ d’Asus, le Predator X27 d’Acer est tout aussi cher… et équipé des mêmes technos. Image en 4K, contraste HDR, jusqu’à 144 images par seconde grâce au G-Sync et rétroéclairage sur 384 zones indépendantes. L’heureux joueur qui peut se payer le X27 – et une bonne carte 3D comme une GeForce 1080Ti ou les nouvelles RTX de nVidia – en prend vraiment plein la vue, surtout avec les jeux optimisés pour le HDR comme Final Fantasy XV, Far Cry 5 ou Destiny 2. Hélas, on retrouve aussi sur cet Acer les petits soucis constatés sur le PG27UQ d’Asus. Malgré son prix, l’écran n’est pas toujours capable d’afficher un noir profond et bien uniforme, un défaut dont on s’aperçoit rapidement lorsqu’on le regarde dans la pénombre. Le Predator X27 se révèle aussi très gourmand en énergie (100 W sous Windows) et un peu moins précis sur les couleurs que le modèle d’Asus.

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