L’industrie du jeu vidéo français est pleine de paradoxes : elle ne va pas bien tout en étant florissante. Elle affiche en effet une croissance de 15 % de son nombre d’emplois par an, mais a vu son effectif total divisé par deux, de 10 000 à 5 000 en l’espace de dix ans. D’après le Syndicat national du jeu vidéo (SNJV), cette industrie génère « un chiffre d’affaires global de 400 millions d’euros grâce aux productions réalisées en France », mais peine à trouver des financements.
Des paradoxes qui s’expliquent par le fait que cette industrie concerne surtout des TPE et des PME : 75 % des entreprises du secteur comptent moins de 20 salariés. Des paradoxes qui expliquent également par la répartition des plateformes sur lesquelles travaillent ces studios.
Source : SNJV
Tout pour l’iPhone
Ainsi, plus de la moitié des sociétés vidéoludiques françaises travaillent à développer des jeux pour l’iPhone (54 %). Le PC, hors jeux Web et Facebook, arrive deuxième, suivi par l’iPad. La première console, la Xbox 360, n’arrive qu’à la sixième place avec 26 % des développements, selon les chiffres fournis par le SNJV. Loin toutefois devant la 3DS, de Nintendo, et ses 14 %. Mauvaise performance pour cette console portable qui s’explique autant par le temps qu’il a fallu, pour qu’elle prenne son envol, que par le modèle économique imposé aux développeurs par Big N.
Si les studios peuvent bien entendu travailler sur plusieurs plateformes simultanément ou successivement, ces chiffres donnent un éclairage intéressant sur la relative fragilité des studios mais également sur son indéniable dynamisme.
Un libre choix imposé
Si les studios français se tournent vers l’iPhone et iOS en général, c’est simplement parce que les coûts sont relativement réduits (entre 50 000 et 300 000 euros), que le processus de production peut être assez court et qu’il est possible de rapidement lancer un autre projet et de rentrer dans ses frais. A condition évidemment d’arriver à émerger de la masse colossale d’applications disponibles.
La bonne place du jeu PC s’explique également par la facilité d’accès à cette plateforme, sans droit d’entrée et sans contraintes matérielles, notamment liées à des unités de bugs coûteuses ou difficiles à obtenir.
Viennent ensuite, évidemment, les jeux Web et sur Facebook. Là encore, les coûts peuvent être faibles et en tout cas étalés sur une longue période, ce qui convient parfaitement au fonctionnement d’une petite structure. Le jeu est mis en ligne, et s’il rencontre un succès suffisant, il sera mis à jour régulièrement. La bonne nouvelle est que les jeux sur Facebook pourraient bénéficier de l’expérience de ces studios pour prendre davantage de corps et d’ampleur. Une tendance qu’on constate d’ailleurs déjà chez de gros acteurs du domaine, comme Zynga qui investit désormais jusqu’à 1,5 million d’euros pour le développement d’un jeu.
Pour autant, ces marchés, mobiles et « sociaux », sont particulièrement compétitifs et il est de plus en plus difficile de se faire connaître. C’est bien là que les soucis de financement entrent en jeu, si on suit l’analyse du Syndicat national du jeu vidéo.
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