Pour avoir une chance de survivre, les sociétés de la nouvelle économie vont devoir adopter plusieurs concepts-clés de la vieille économie, prévient Michael Fleisher, président du Gartner Group. Les créateurs de start-up devraient ainsi redécouvrir la signification de mots douloureux tels que parts de marché, canaux de distribution, contrôle budgétaire, loyauté de la marque ou encore intégrité opérationnelle. En langage vulgaire, il s’agit désormais de veiller à ce que les marchandises vendues parviennent au client en bonne et due forme, d’éviter les dérives budgétaires et de développer une marque en laquelle le client puisse avoir confiance.L’idée est on ne peut plus claire: si la transaction est virtuelle, le produit ne doit pas l’être pour autant. Brillant, non? Pour ce faire, on devrait voir apparaître un nouveau modèle hybride entre vieille et nouvelle économie, selon le Gartner Group.
Un “pack de survie”
Moins optimiste, le Forrester Research prévoit la mort des start-up avant 2001. L’argent, engrais des jeunes pousses, est en rupture de stock. “Les difficultés auxquelles sont confrontées des entreprises comme CDnow et Peapod vont devenir de plus en plus courantes. Les turbulences financières et la compétition vont assécher les fonds de capital-risque et augmenter la pression sur les start-up au fil de l’année”, déclare Joe Sawyer, un analyste de Forrester.Forrester propose un “pack de survie” pour les commerçants de l’Internet. Le premier objectif des entreprenautes doit être d’augmenter le volume des ventes et de diminuer les coûts par transaction. Traduction: dégager une marge bénéficiaire plus élevée ?”concept on ne peut plus vieille économie. Le Forrester recommande d’améliorer la gestion des stocks et de mettre sur pied une organisation interne solide ?”serait-ce la fin des hiérarchies informelles?
Enfin, les consultants high-tech insistent sur le concept de vitesse, manière polie de recommander une amélioration des délais de livraison.
Les capital-risqueurs égratignés
Les Anglais de Rubus Consulting prévoient la mort de sept start-up britanniques sur dix dans les deux ans. Les coupables: la naïveté et la méconnaissance des dirigeants de start-up du modèle économique d’Internet. Beaucoup croient qu’une bonne idée suffit pour assurer un succès sans se demander si leurs produits ont une vraie valeur ajoutée grâce au Net. Ils ne se rendent pas compte de l’importance d’une bonne marque et gaspillent leur argent plutôt que de s’attacher à la qualité du service, selon Rubus.Le groupe de consultants anglais égratigne au passage les capital-risqueurs. De plus en plus d’investisseurs dépensent stupidement leur argent, selon Rubus, se présentant comme des incubateurs de start-up. Les consultants anglais estiment qu’ils n’ont que de l’argent à offrir, car ils manquent de connaissances techniques et financières pour conseiller efficacement les jeunes pousses.
“Il est temps pour ceux qui supportent la croissance des start-up de les aider à construire de la valeur pour l’Internet de demain plutôt que de penser à faire de largent le plus rapidement”, déclare ainsi Michael Waton, président de Rubus.Sale temps pour les jeunes pousses et belle unanimité des cabinets de consultants high-tech: le même jour, ils présentent tous les mêmes conclusions…
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