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Jeunes et Linux condamné

Accusé de contrefaçon par Prisma Presse, le site Jeunes et Linux a été contraint de cesser ses activités. Le groupe de presse n’a pas apprécié le détournement des pages de son magazine féminin pour vanter les mérites du système Linux.

Jeunes et Linux n’est plus. L’épitaphe ” Adieu Jeunes et Linux ” accueille désormais tout visiteur du webzine satirique consacré aux logiciels libres. Parodiant la presse féminine, le site proposait “tous les trucs de filles sur les logiciels libres”. Parmi les morceaux de choix, on pouvait découvrir divers témoignages et reportages aux titres évocateurs comme Windows j’arrête, Linux la première fois, ou bien encore Comment faire maigrir son noyau avant l’été.Mais Prisma Presse n’a pas apprécié le détournement des “éléments graphiques et photographiques issus du magazine Femme ” et “les légendes à caractère dénigrant et attentatoire à l’image des sociétés”. Le groupe a décidé de porter l’affaire devant les tribunaux en octobre dernier et a porté plainte pour contrefaçon et dénigrement.Le tribunal de grande Instance de Paris, dans un jugement rendu le 13 février, a considéré qu’il y avait contrefaçon du fait que ” la charte graphique, la charte couleur, la mise en pages, le scénario de navigation, les balises bêta, jusqu’au nom des rédacteurs du journal Femme sont reproduits “, et a condamné Charles V. et l’association Apodeline, éditeurs du site, à payer 1 franc de dommages et intérêts.Mais les juges n’ont pas retenu le motif de dénigrement, estimant que le site incriminé n’a pas pour but “de jeter le discrédit sur son adversaire commercial” ou de“se livrer à une concurrence déloyale”.Charles V. et l’association Apodeline ont été également condamnés à supporter les frais de procédure et, à ce titre, devront verser 5 000 francs chacun à la société Prisma Presse et à la société Femme. Le tribunal a également interdit aux défendeurs de reproduire ou de diffuser sur un site tout élément figurant sur le magazine Femme, sous astreinte de 1000 francs par jour. Une décision un peu superflue puisque le site a cessé d’être en ligne en septembre dernier, dès la mise en demeure de la société Prisma.En se montrant si sourcilleuse, la société Prisma a obtenu la fermeture d’un webzine qui, lespace de quelques pages, faisait se côtoyer humour, préoccupations féminines et logiciels libres.

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Coralie Cathelinais