Les portes claquent chez Amazon. Moins d’une semaine après l’annonce du départ de Georges Aoun, PDG d’Amazon France, son remplaçant Philippe Humm quitte le groupe à son tour. Il occupait jusqu’ici le poste de vice-président d’Amazon Europe.Officiellement, et selon une langue de bois savamment dosée, l’intéressé démissionne “pour poursuivre d’autres opportunités professionnelles”. Il est remplacé par Thomas Lot, parti depuis quelques jours de la direction de ChateauOnline.Question : si Amazon se porte si bien, pourquoi ses dirigeants quittent-ils le navire en pleine embellie financière (le libraire en ligne affichait au quatrième trimestre 2001, le premier bénéfice net de son histoire) ?
La filiale française dans le collimateur
En fait, les filiales allemande et britannique du géant américain connaissent de forts taux de croissance, à l’inverse de la filiale française qui doit faire face à la concurrence des sites Fnac.com (filiale on line de Pinault Printemps Redoute) et Alapage.com (filiale de France Télécom). Depuis son siège de Seattle, Amazon a fixé à ses filiales étrangères (France, Royaume-Uni, Allemagne et Japon) l’objectif d’atteindre 50 % du chiffre d’affaires global d’ici à 2005 contre 29 % (soit 262 millions de dollars) sur le dernier trimestre 2001.Dans ce contexte, Amazon France fait figure de vilain petit canard du groupe. Un problème, surtout pour qui affirme, comme Diego Piacentini, vice-président et directeur général en charge de l’international, que “l’Europe est la région la plus importante pour la croissance à long terme d’Amazon”.A cette situation s’ajoutent peut-être des conflits de personnes. Tout cela devrait s’apaiser avec l’arrivée de Thomas Lot. Celui-ci, ancien directeur général d’Apple France, est en effet une connaissance de longue date de Diego Piacentini, qui avait rejoint les rangs d’Apple dès 1987. De son côté, Georges Aoun tourne la page d’Amazon et retrouve Sanford Europe, une société dirigée depuis un an par Denis Terrien. Cet ancien PDG d’Amazon France avait lui-même quitté la société, en mai 2001, “pour raisons personnelles”…
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