En 2000, vous affichiez des résultats records : un chiffre d’affaires de 348,9 millions de dollars en progression de 44 %, pour un résultat net de 42,4 millions de dollars, soit une croissance de 78 % par rapport à 1999. Business Objects a-t-il été rattrapé, depuis, par la crise dont souffre le secteur de la high-tech ?Non, dans la mesure où nous continuons à progresser au niveau mondial. Nous avions tablé sur un chiffre d’affaires en 2001 de 452 à 460 millions de dollars. Le pronostic a été légèrement revu à la baisse, autour de 405 à 415 millions de dollars pour l’exercice 2001, soit une avancée de 16 %. Par ailleurs, nos bénéfices nets progressent de 15 % au second trimestre 2001 [avril à juin, NDLR], et particulièrement aux Etats-Unis où la tendance se confirme avec 45 % de croissance sur la même période. En revanche, la demande en France a commencé à fléchir à partir de juin, tout comme en Europe du Nord et en Asie.La demande reste donc soutenue sur le marché des applications décisionnelles ?Globalement oui. Les clients ne rognent pas sur leurs investissements, et la demande reste forte. La preuve en est, nous affichons 681 nouveaux clients sur l’année 2001, dont des grands comptes (telles la BNP au niveau international, ou l’armée de terre en France) à qui nous avons vendu 8000 licences utilisateurs avec un intranet décisionnel.Dans ce contexte, est-il question de diminuer les coûts ou de licencier des effectifs ?Bien au contraire, nous avons recruté 134 personnes au deuxième trimestre 2001, ce qui porte nos effectifs à 2172 personnes au niveau mondial, dont environ 700 en France. Par ailleurs, nous continuons d’investir en recherche et développement. Dans l’Hexagone, ces équipes occupent plus de 60 % de nos effectifs.Le panorama boursier est toutefois moins rose. La valorisation de votre titre sur la place parisienne a été divisée par trois en un an, pour atteindre 28 euros. Quel regard portez-vous sur ce revirement brutal du marché ?L’année 2000 était euphorique et les sociétés high-tech ont été prises dans le tourbillon de la survalorisation. Aujourd’hui, nous retrouvons un niveau de cotation cohérent, qui correspond à celui que nous avions il y a deux ou trois ans. Par ailleurs, ma conviction est que des sociétés comme la nôtre, qui continuent de progresser en termes de chiffres d’affaires, retrouveront bientôt une valeur boursière élevée.Votre gamme n’a pas beaucoup évolué depuis 1999. Vous réalisez toujours 65 % de votre chiffre d’affaires au titre de votre offre logicielle ?” la solution Web Intelligence compte pour 80 % ?” et 35 % au chapitre des services. En l’absence de nouveaux produits, comment expliquez-vous l’augmentation de votre volume d’affaires ?Notre politique de licences y est pour beaucoup. Nous vendons nos produits sur le mode de la licence par postes pour les intranet décisionnels, notre c?”ur de métier historique. Les extranets sont en revanche commercialisés par le biais des licences serveurs.Business Objects développerait une nouvelle gamme de produits : d’une part, un middleware Java chargé de gérer le trafic applicatif et, d’autre part, un moteur d’analyse pour profils commerciaux. Pouvez-vous indiquer une date de lancement pour ces solutions ?Je n’en ai pas eu écho. Il est vrai que nous développons de nouveaux produits mais aucun ne devrait être commercialisé avant 2002. Nos clients ne recherchent pas la dernière nouveauté disponible, mais nous demandent plutôt de les accompagner avec des services, du support et des prestations de conseil.Sur quels éléments reposera votre stratégie industrielle dans les années à venir ?Entre autres, sur la vente d’extranets décisionnels. Même si, pour l’instant, cette activité reste émergente, elle progresse à un rythme de plus de 100 %, d’un trimestre à l’autre. La raison en est simple. Nos clients peuvent revendre à leurs fournisseurs une partie de leur système d’information, équipé par Business Objects. Cela crée une source de revenus chez nos acheteurs. Des clients comme Interleasing ou Qualiope illustrent bien cette tendance.Un dernier mot sur le management. Vos collaborateurs évoquent souvent le caractère international des équipes de Business Objects. Peut-on parler de ” style B.O. ” ?Ce qui est certain, c’est que notre société compte, dans ses rangs, pas moins de 26 nationalités, pour une moyenne d’âge de 31 ans et l’on constate une fidélité des employés plutôt forte. Nous nous efforçons d’utiliser cette richesse humaine.
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