Sans trésorerie suffisante pour continuer son activité, et une dette obligataire de 266 millions d’euros, l’opérateur téléphonique Completel, coté au Premier Marché, vient de quitter le Nasdaq en frôlant le dépôt de bilan. Un plan de sauvetage réussi passe par la conversion des obligations en actions, et une levée de 38 millions d’euros auprès des actionnaires et des détenteurs de la dette. Le marché misait sur une cession de la société, pourquoi poursuivre seul ? Notre objectif était de résoudre l’endettement et de réinjecter des capitaux dans la société. Vendre était compliqué du fait de notre endettement. Tous les acquéreurs potentiels sont déjà très endettés, ce n’est donc pas le moment pour eux de fusionner avec un autre acteur endetté. Aujourd’hui, notre priorité est de poursuivre notre croissance, car l’intérêt d’un rapprochement avec un autre groupe est nul. De plus, les opérations de concentration font perdre de vue l’objectif de gains de part de marché. Nous prévoyons d’être à Ebitda positif en 2003, et de dégager un free cash flow positif dès 2004.Les actionnaires individuels seront fortement dilués après cette opération…Nos actionnaires ont choisi la solution qui était la meilleure pour eux, à savoir la conversion des obligations en part du capital. Il nous fallait effacer notre dette, c’est chose faite. Et, aujourd’hui, nous sommes le seul opérateur français sans dette, ce qui nous permettra de nous développer et d’atteindre la rentabilité. Nous pourrons continuer à investir : sur le premier trimestre, nous avons misé près de 10 millions d’euros pour continuer à connecter de nouveaux clients. Comment définissez-vous votre c?”ur de clientèle ? Nous nous adressons aux entreprises françaises nationales ainsi qu’aux collectivités locales. Nos clients ont leurs infrastructures, et notre force c’est de leur apporter une connexion directe, sans passer par France Telecom. À mon sens, pour les moyennes entreprises, passer par le réseau de l’opérateur historique n’est tout simplement pas possible économiquement. Nous disposons aujourd’hui de neuf zones de présence, dont huit sont à Ebitda positif. Nous constatons que nos points de présence locaux sont rentables de 18 à 24 mois après leur ouverture.Ne craignez-vous pas une chute des prix qui repousserait votre rentabilité ? Il faut distinguer la voix et internet. Le prix d’internet chute mais en parallèle nous vendons plus de prestations. En fait, on peut aujourd’hui avoir plusieurs dizaines de mégabits de bande passante pour le prix de 2 mégabits il y a trois ans. Mais en valeur, la croissance du marché est certaine. Sur la voix, les prix ont chuté depuis 4 ans et se stabilisent maintenant, car on atteint le seuil de rentabilité des opérateurs. Cette année, nous comptons sur une croissance du marché des services télécoms de 3 à 4 %. Mais nous réfléchissons plus en terme de gains de parts de marché sur France Telecom que sur la croissance du marché en lui-même.
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