En 1998, l’opérateur télécoms alsacien Estel est né d’un accord entre Swisscom, alors en pleine stratégie de déploiement en Europe, et Electricité de Strasbourg, une filiale d’EDF propriétaire de réseaux de fibre optique. En septembre 2000, Swisscom, en pleine restructuration, décide de revendre ses 50 % à l’opérateur.Aujourd’hui, en rachetant les parts de Swisscom et d’EDS, Completel, opérateur spécialiste des boucles locales optiques, va prendre les commandes de cet opérateur régional ?” sous réserve de feu vert de l’Autorité de régulation des télécommunications (ART).Jérôme de Vitry, PDG de Completel France, revient sur les raisons de cette opération de croissance externe, plutôt rare pour sa société.
01 Informatique :
Pourquoi avoir racheté Estel ?Jérôme de Vitry : Completel n’était pas en Alsace, justement à cause de la présence d’Estel, qui possédait la même stratégie que nous. Il est difficile d’entrer sur un marché là où il y a un leader régional de cet acabit. Quand les actionnaires d’Estel ont décidé de vendre, nous avons sauté sur l’occasion. L’Alsace est la cinquième région économique française, et Strasbourg est une ville importante.Quel est le montant du rachat ?Ce montant n’est pas public, mais il se situe au niveau de la valorisation des opérateurs télécoms actuelle, qui a beaucoup baissé pour remonter un peu dernièrement. Le rachat d’Estel correspond à ce que nous aurions dû investir pour nous déployer dans l’Est.Quels changements allez-vous apporter à Estel ?Nous allons garder le nom, car il a une forte notoriété régionale, et y ajouter sans doute quelque part le nôtre. En ce qui concerne le réseau, nous allons nous appuyer sur le réseau de fibre optique qu’Estel loue pour une longue période à Electricité de Strasbourg, mais aussi déployer notre propre fibre pour le raccordement des clients, ce qu’Estel ne faisait pas ou peu.Estel est un opérateur local. Ne risque-t-il pas de perdre un peu de son originalité en entrant dans votre giron ? N’être que local réduit le potentiel de croissance, tandis qu’une étiquette nationale peut freiner une implantation locale. Completel est à la fois local, de par ses investissements, ses équipes, etc., mais aussi national. Pour l’instant, les réactions des clients d’Estel sont extrêmement positives.Estel est, après celle du fournisseur d’accès lyonnais ASI en 1999, la deuxième acquisition de Completel France. Allez-vous continuer cette politique d’acquisition ? Il n’y a pas beaucoup d’acquisitions aussi intéressantes pour nous qu’Estel. Mais il sera toujours possible, par exemple, de compléter notre gamme de produits, ou d’acquérir une base clientèle. Mais nous serons toujours prudents pour ne pas surpayer une acquisition.
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