01net. : Skype ouvre un bureau en France, que vous allez diriger. Est-ce un cas particulier, ou d’autres pays sont concernés ?
Jérôme Archambeaud : Il y a des ouvertures dans les pays à fort potentiel. Skype s’est développé extrêmement rapidement en deux ans. Il compte aujourd’hui plus de 62 millions d’utilisateurs dans le monde pour
200 millions de téléchargements du logiciel. Il enregistre 1 million de nouveaux utilisateurs par semaine.
En France, nous comptons 2,6 millions d’utilisateurs actifs, dont environ 5 % utilisant des services payants, avec 200 000 nouveaux venus par mois. Skype s’est beaucoup focalisé, depuis son démarrage, sur la
technologie, l’interface utilisateur, etc., sans imaginer que le succès serait aussi fulgurant. Et l’entreprise n’a pas pu accompagner les utilisateurs aussi bien et vite que voulu. Il était donc temps d’ouvrir des antennes dans des pays où Skype
marche fort, comme la France, la Pologne, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Espagne et la Scandinavie.Quelle sera la mission exacte de Skype France ?
Ma priorité ?” je suis seul pour le moment, mais des recrutements sont en cours ?” consiste à m’assurer que les 2,6 millions d’utilisateurs en France puissent acheter des produits compatibles avec Skype, pour
pouvoir bénéficier pleinement du logiciel. Skype a conclu les partenariats avec des fabricants de casques avec micro ou de téléphones USB, tels Doro Matra ou Linksys. Je travaille donc de concert avec ces fabricants en France, mais aussi avec la
grande distribution, les magasins spécialisés et les sites de commerce électronique en leur fournissant du matériel pour point de vente, des brochures…
Nous sommes déjà présents chez Auchan, Carrefour, Darty et Leclerc. Par exemple, dans les magasins Auchan, il y aura une mise en avant de 15 à 20 produits labellisés Skype. Vu l’arrivée prochaine du service Skype Vidéo, nous sommes
en train de finaliser un produit d’appel, avec casque-micro et webcam, pour moins de 15 euros, et d’autres plus chers, de 40 à 70 euros. Nous avons notamment travaillé avec Logitech.Pourquoi mettre l’accent ainsi sur le matériel aujourd’hui ?
Il devenait important que les clients puissent avoir accès à une gamme de produits compatibles Skype qui corresponde à leurs besoins. Elle comprend aujourd’hui des produits dont les prix s’étendent de 4,99 euros à 139 euros. Il y
a un an de ça, nos utilisateurs avaient plutôt l’embarras que le choix.
Skype compte 30 % d’utilisateurs professionnels : ce sont des gens exigeants, qui achètent des numéros SkypeIn [qui permettent d’être appelés depuis n’importe quel téléphone, NDLR] et qui veulent du choix.
Il faut savoir aussi que 12 % de nos utilisateurs se servent de Skype comme premier système de téléphonie.Allez-vous mettre en place une version française de Skype*, vu le nombre de clients ?
Oui. Avant la fin du mois, nous allons inaugurer Skype.fr. Le site va démarrer, mais on ne pourra pas immédiatement assurer la gestion de la communauté online, qui viendra un peu plus tard. Un des buts est, bien
entendu, de permettre un jour à la communauté française d’utilisateurs de Skype de se retrouver et d’échanger.Skype a
récemment connu quelques soucis en France, puisque le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a demandé aux laboratoires et universités de ne plus l’utiliser
pour raison de sécurité. Votre présence dans l’Hexagone servira-t-elle aussi à régler ce genre de difficulté ?
Absolument. La moindre des choses, quand on opère un système de communication dans un pays, est de pouvoir rencontrer les autorités si besoin, de montrer patte blanche et de travailler en bonne intelligence. A l’époque, nous n’avions pas
été contactés par le ministère car nous n’étions pas présents en France. Par ailleurs, concernant cette affaire, nous tenons à rappeler que la sécurité est au c?”ur de notre développement depuis le début.* Aujourd’hui, seule une version traduite du site en anglais existe, sans adaptation spécifique au marché français.
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