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Jeff Cavins (Loudeye/OD2) : ‘ Les entreprises vont distribuer de la musique en ligne à leurs meilleurs employés ‘

Le président de Loudeye, évoque l’avenir de sa filiale européenne OD2, et fait ?”uvre de pédagogie à destination des internautes qui téléchargent encore sur les réseaux peer-to-peer.

01net. : Vous avez racheté OD2 au début de l’été pour 38,2 millions de dollars. Loudeye est, comme OD2, spécialisée dans les plates-formes de diffusion de contenus numériques en marque blanche. Comment
voyez-vous l’avenir de votre nouvelle filiale ?
Jeff Cavins : L’arrivée de Loudeye va permettre à OD2 d’étoffer très sensiblement son catalogue. Dès le premier trimestre 2005, nous proposerons sur OD2 un catalogue de près d’un million et demi de
titres. Par ailleurs, nous possédons aux Etats-Unis Overpeer, une société new-yorkaise spécialisée dans la sécurisation de contenus sur les réseaux peer-to-peer. Nous allons transposer ces activités sur l’Europe. Aujourd’hui le marché de la musique en ligne tarde à décoller. Quels sont les facteurs pourraient assurer son essor dans la durée ? Il faut d’abord être en mesure de proposer un bon catalogue. Ensuite, il y a un débat sur le fait de savoir quelle est la meilleure formule de l’abonnement ou de la vente de titres musicaux à l’unité. Mais je pense que c’est un faux
débat et que la réponse se situe certainement dans une combinaison des deux.Si le marketing peut contribuer à sortir la musique en ligne de l’ornière, il reste des obstacles techniques majeurs à son développement. A commencer par l’absence d’interopérabilité entre les différents systèmes…Aujourd’hui, quand on achète un PC avec Windows Media Player dessus et que quelqu’un cherche à remplacer ce programme par un autre, je crois que cela introduit une confusion dans l’esprit du consommateur. Ce problème
d’interopérabilité me rappelle la guerre des navigateurs Web dans les années 90 entre Microsoft et Netscape. Je pense qu’au final c’est Microsoft qui finira par l’emporter. Il n’est plus rare de trouver dans les bacs des CD à 6 ou 9 euros. Comment les services de musique en ligne peuvent-ils rester attractifs en proposant des albums à 9,99 euros et en laissant la gravure de la musique, et donc
le coût du CD, à la charge du consommateur ?
Tout d’abord, chez les revendeurs traditionnels, on observe que la place qui était allouée jusqu’ici au rayon CD s’amoindrit face à la montée en puissance du DVD. Ce qui intéresse aujourd’hui le consommateur c’est de pouvoir faire ses
propres compilations et on ne trouve pas ce type de références chez les revendeurs traditionnels.Comment expliquer que des nouveautés comme Bjork ou plus récemment encore l’album des Libertines ne soient que partiellement ou pas du tout disponibles sur les plates-formes de musique en ligne ?C’est une question de droits. Dans ce cas précis, tout le monde connaît les problèmes avec des catalogues comme ceux de Led Zeppelin ou des Beatles. Mais je pense que le phénomène est bien moins important qu’avant.

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Propos recueillis par Philippe Crouzillacq