Les actes de cyberespionnage et les cyberattaques se multiplient de par le monde. Aussi, la France va se doter de capacités « offensives » en matière de cyberdéfense et sortir ainsi d’une posture uniquement défensive a annoncé, le 3 juin 2013, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
« Nous allons mettre en oeuvre, au sein de la doctrine nationale, la capacité informatique offensive, associée à la capacité de renseignement », a-t-il déclaré lors d’un colloque sur la cyberdéfense organisé à Rennes. Il s’agit pour la France d’être pleinement opérationnelle sur le « cinquième champ de bataille [après la terre, la mer, l’air et le nucléaire, NDLR] », a souligné le ministre. « La capacité offensive enrichit la palette des options qui sont à la disposition de l’Etat », a déclaré M. Le Drian, en relevant que « le concept de cyberattaque ne nous est plus étranger ».
Ce dispositif offensif, destiné notamment à « anticiper des attaques », comportera « différents stades, qui sont plus ou moins réversibles, plus ou moins discrets, mais toujours proportionnés à l’ampleur et à la gravité de la situation », a indiqué le ministre de la Défense.
350 personnes affectées à la cyberdéfense d’ici à 2019
Si les services de renseignement français n’ont pas attendu pour agir, en toute discrétion, sur ce terrain, le volet offensif en matière de cyberdéfense figure pour la première fois dans le nouveau Livre blanc sur la Défense, présenté fin avril. La cyberdéfense figure également pour la première fois à l’ordre du jour des ministres de la défense des 28 pays de l’Otan, demain à Bruxelles, à un moment où les armées occidentales sont confrontées à une recrudescence des attaques informatiques, dont celle, qui a permis à des pirates chinois de voler des données relatives à de nombreux systèmes d’armes américains.
En France, si aucun cas d’une telle gravité n’a été rapporté, le nombre d’attaques traitées par le Centre d’analyse de lutte informatique défensive (Calid) du ministère de la Défense a plus que doublé en un an, passant de 196 en 2011 à 420 en 2012, a rappelé M. Le Drian. La France, qui outre le Calid dispose d’une Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Ansii), va augmenter de « 350 personnes » d’ici 2019 les personnels affectés à la cyberdéfense, a précisé M. Le Drian.
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