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Jean-Pierre Raffarin mise sur le jeu vidéo

Le Premier ministre a dévoilé ce week-end, au Futuroscope de Poitiers, le plan du Gouvernement pour relancer l’industrie du jeu vidéo.

Jean-Pierre Raffarin a annoncé, samedi 19 avril, un plan de relance de l’industrie du jeu vidéo. Le Premier ministre était venu à Poitiers ?” accompagné de Nicole Fontaine, ministre déléguée à l’Industrie,
et de Claudie Haigneré, ministre déléguée aux Nouvelles Technologies et à la Recherche ?” pour inaugurer la toute nouvelle Cité du numérique.Les mesures dévoilées sont emblématiques de l’intérêt que le gouvernement semble porter à l’industrie du jeu vidéo. On retiendra ainsi l’éligibilité des entreprises de ce secteur au plan Innovation de Nicole Fontaine, pour
permettre l’exonération des charges fiscales de leurs départements de recherche et développement. Un domaine qui handicape beaucoup de studios de développement.Autre point important : la mise à disposition de 4 millions d’euros, issus du Fonds d’aide à l’édition multimédia (FAEM), pour financer 20 préproductions, à hauteur de 200 000 euros chacune. De
même, le Premier ministre a annoncé la mise en place d’un système de fonds de développement de proximité. Un fond pilote regroupera les régions du Poitou-Charente, du Nord-Pas de Calais et du Rhône-Alpes. L’Ile-de-France devrait suivre.

Une école nationale des médias interactifs

D’ici à 2004, un Festival européen de la création vidéoludique sera créé par les industriels, avec le soutien des collectivités territoriales. Le plan gouvernemental prévoit également la création, à Angoulême, d’une école
nationale des médias interactifs. Un projet auquel seront associés les professionnels. ‘ Il s’agit de doter cette industrie de l’ensemble de la matière grise nécessaire. Car on ne peut renforcer une activité de
l’intelligence sans mettre le paquet sur la formation ‘
, a rappelé Jean-Pierre Raffarin.Mais, au-delà de ces formules de circonstance, on peut se demander si ce chapelet de mesures n’arrive pas trop tard ? En effet, avec quatorze faillites en 2002, et trois en 2003, les développeurs et éditeurs français connaissent
une période agitée.Chez les professionnels, les annonces gouvernementales sont plutôt bien accueillies. Yves Guillemot, PDG d’Ubi Soft, se montre intéressé par le fait que le gouvernement essaie de rendre plus souple la création. Il regrette
cependant ‘ que la France ne soit pas encore au niveau du Canada, qui a su prendre l’opportunité de ces métiers et donc générer énormément d’emplois ‘.Pour le Sell (Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs), il s’agit d’un ballon d’oxygène et du gage de la reconnaissance de l’industrie par les pouvoirs publics. ‘ Tout cela va aider les studios, lyonnais
entre autres, qui se portent actuellement très mal. ‘
Mais le plus important est que ‘ pour la première fois on entend un Premier ministre français s’exprimer sur ce secteur et expliquer très clairement que le jeu vidéo est la porte d’entrée dans la
société du numérique du XXIe siècle ‘
, explique son délégué général, Jean-Paul Larue.Malgré tout, la réponse de Matignon à l’appel de détresse lancé en novembre par les industriels est un savant mélange de mesures concrètes et de ‘ maîtrise du calendrier ‘. Ainsi la mise en place de
commissions mixtes chargées de travailler sur des dossiers aussi complexes que l’adaptation des statuts sociaux et juridiques des entreprises du jeu vidéo démontre-t-elle une volonté politique de résoudre les problèmes, mais laisse pour
lheure bien des points en suspens.

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Sébastien Lubrano