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Jean-Pierre Corniou, Cigref : ” Nous devons nous ouvrir à l’international et aux petites entreprises “

Directeur des systèmes d’information de Renault depuis un mois, Jean-Pierre Corniou a été élu président du Club informatique des grandes entreprises françaises le 30 mars.

Pendant sa campagne qui l’a conduit à la fonction de président du Club informatique des grandes entreprises françaises, Jean-Pierre Corniou, également DSI de Renault, s’est engagé sur des lignes directrices susceptibles de faire naître “une vision commune “. Le métier est difficile, reconnaît-il, le Cigref doit donc devenir un lieu ouvert et tolérant où l’on peut évoquer les problèmes comme partager les solutions.Il n’y a rien de révolutionnaire dans cette élection, et je pense qu’il faut la traiter avec beaucoup de modestie. D’autant que le président du Cigref n’est pas un homme seul. Il s’appuie sur un conseil où apparaissent, cette année, des hommes jeunes venant de Danone, LVMH, MAAF ou Accor. Il y a aussi les treize groupes de travail et une irremplaçable équipe de permanents. Les présidents précédents ont tracé le chemin dans des contextes différents. Aussi, il n’y a pas de révolution à attendre, mais avant tout un travail coopératif.Quel sera votre premier chantier ? Tous les sujets de recherche sont intéressants. Nous pensons avoir beaucoup de travail sur la planche. Le conseil débattra des priorités. Par ailleurs, un programme est déjà en cours, et de plus, en septembre, nous fêterons le trentième anniversaire du club.Mais vous avez déjà exprimé vos idées, notamment à propos du métier de DSI ? Le Cigref est avant tout une association de professionnels du traitement de l’information regroupés pour enrichir leur pratique individuelle par une vision collective, et pour faire se faire entendre en tant que professionnels. Ils doivent faire face à la puissance marketing des fournisseurs de produits et solutions afin de choisir les solutions les mieux adaptées, les plus robustes, en intégrant aussi la nécessité d’assurer la pérennité du parc applicatif ?” qui représente un investissement considérable ?” et la capacité d’absorption des utilisateurs. C’est la voie du ” juste assez technologique “, bien conforme à l’esprit de notre charte.Le club sera-il le ” poil à gratter ” des fournisseurs informatiques ? Très clairement notre rôle est d’instrumenter ces positions d’indépendance, de neutralité, d’échange des pratiques les meilleures , sans craindre, quand cela est nécessaire, de faire pression sur les fournisseurs ou les pouvoirs publics. Le Cigref doit aussi jouer un rôle pédagogique et promotionnel en désenclavant les informaticiens, dont la mission parfois exclusivement technique, pour toucher les autres directions opérationnelles, et les directeurs généraux.Lancerez-vous des ouvertures pour représenter plus largement tous les DSI en entreprise ? Nous devons nous ouvrir à l’international et à certaines entreprises, plus petites mais significatives de l’évolution actuelle. Le Cigref doit être une vitrine de l’utilisation des technologies dans la mise en ?”uvre de notre mission et de nos objectifs. Nous ne pouvons plus nous limiter à la rédaction de rapports annuels, nous devons alimenter des bases de savoir collectif et partagé. Vous lancez un mouvement de défense de tous les informaticiens ? Face à la banalisation de la compétence informatique interne, et aussi face aux grands acteurs externes ?” éditeurs et surtout ” out-sourceurs ” ?” notre profession est en brutale mutation. Cela nous impose un repositionnement clair. Les informaticiens d’entreprise sont les acteurs clefs de la transformation de leur structure. Ils ont pour mission de capter les courants technologiques pour les introduire avec discernement dans les pratiques opérationnelles. Le DSI doit privilégier l’intérêt de son entreprise à long terme sans céder aux sirènes simplificatrices des offreurs, mais sans nier les réelles percées technologiques. Notre fonction est de plus en plus manageriale. L’animation des équipes importantes, et les gros budgets en jeu nécessitent une maîtrise économique accrue. La plupart des DSI deviennent de véritables patrons d’entreprise au service de clients internes de plus en plus exigeants sur le rapport coût/qualité des prestations qui leur sont fournies.

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Propos recueillis par Hubert d'Erceville