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Jean-Patrick Vaumoron (Meubles métalliques de l’Oise)

‘ Le principal frein à la mise en place d’un PGI est psychologique. ‘

Le directeur de production de la PME MMO-Dupin, spécialisée dans la fabrication de meubles, a dû déployer un PGI industriel unique pour l’ensemble des ateliers de l’entreprise. Non sans devoir vaincre quelques résistances au
changement.01 Informatique : Votre entreprise achète, en 1997, le PGI industriel experTive de l’éditeur français éponyme. Il ne sera déployé dans l’ensemble des ateliers de fabrication qu’en 2004. Pourquoi
un tel délai ?



Jean-Patrick Vaumoron : Je suis arrivé chez MMO-Dupin en 2001 comme directeur de production pour l’ensemble de l’entreprise. Celle-ci se compose de six ateliers principaux intervenant sur des matières distinctes
(bois, fer…) ou à des phases différentes de fabrication (peinture, montage…). À cette époque, chaque atelier se comportait comme une mini-usine. Les contacts avec les autres entités étaient réduits au minimum et chacun possédait son
propre SI, déconnecté des autres, évidemment.


En 2003, j’ai décidé de remettre à plat toute l’informatique avec un objectif clair : un PGI unique, avec la même information pour tous et au même endroit. Il se trouve que deux des ateliers avaient déjà mis en place, plus ou
moins efficacement, le PGI industriel experTive depuis quelques années. En l’étudiant de près, j’ai réalisé qu’il était parfaitement adapté à la taille de l’entreprise et à son activité.Et, en quoi experTive était-il adapté à votre métier ?


Nous fabriquons des meubles sur mesure, en fonction des demandes de nos clients. Il nous fallait un outil ‘ intelligent ‘ qui ne nous oblige pas à recréer une nomenclature complète dès qu’un client veut, par
exemple, une autre couleur. experTive se comporte comme un moteur qui s’enrichit au fur et à mesure qu’on l’utilise, et qui crée de lui-même de nouvelles nomenclatures ou de nouvelles références. Quelles ont été les principales difficultés rencontrées ?


Le principal écueil a été psychologique, et non technique. Selon moi, le choix d’un PGI relève plus d’une problématique organisationnelle qu’informatique. Pour unifier notre système informatique de production, il a fallu casser les
baronnies. J’ai dû parfois faire preuve de fermeté et taper sur la table. Il a fallu faire comprendre à chacun qu’il ne travaillait pas pour son atelier, mais pour l’entreprise. Quels sont les gains obtenus grâce au PGI ?


Il est difficile aujourd’hui de distinguer les gains générés par le PGI et ceux résultant des changements organisationnels et des nouveaux investissements réalisés, car toutes ces composantes sont étroitement liées. Mais, au final,
les résultats de l’entreprise se sont grandement améliorés depuis trois ou quatre ans. La productivité a été améliorée d’environ 20 %. Le déploiement est-il terminé ?


Le PGI est déployé dans tous les ateliers, mais quelques gammes de produits spécifiques ne sont pas encore gérées par le système. Ce type d’outil est très structurant. Il vaut mieux avancer doucement en validant toutes les nomenclatures
et les règles que l’on introduit dans le système. Et puis, il faut saisir en permanence les nouvelles gammes, les nouveaux fournisseurs, etc. Ce sont des outils très énergivores !Aviez-vous une expérience de l’informatique avant d’arriver chez MMO-Dupin ?


Je suis ingénieur de formation et le début de ma carrière s’est déroulé chez Renault, où j’ai occupé différents postes : bureau d’études, méthodes de montage, etc. Depuis 1989, j’ai travaillé dans deux PME industrielles à des postes
de direction. Dans la dernière d’entre elles, j’avais également mis en place un PGI industriel, Movex en l’occurrence. De fait, j’ai toujours baigné dans l’informatique industrielle.

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Didier Géneau