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Jean-Pascal Orcel (Crédit Lyonnais) : ” Les investisseurs ont adopté une attitude attentiste. “

Jean-Pascal Orcel, responsable de la division télécoms médias à la direction des grandes relations du Crédit Lyonnais, explique pourquoi les banquiers sont devenus plus sélectifs. Mais il estime que les crédits fournisseurs ne constituent pas un danger pour les équipementiers.

Les banques ont-elles raison de se montrer si prudentes sur les télécoms aujourd’hui ? En 1999 et au début de l’année 2000, les investisseurs étaient très ouverts. Aujourd’hui, on peut dire qu’ils ont effectivement adopté une attitude attentiste. Les banquiers, eux-mêmes, sont devenus plus sélectifs, car avec les restrictions du crédit dans le secteur, tous les projets ne seront pas finançables.Les grands équipementiers se sont-ils mis en danger en accordant trop de crédits fournisseurs ? Pour tous les constructeurs, accorder des crédits fournisseurs était un argument de vente important. Les fournisseurs sont donc exposés sur le secteur au même titre que d’autres créanciers, puisqu’ils font partie des sources de financement. Ils ont aussi subi une pression très forte du fait de la multiplication des projets. En particulier, avec le développement de l’UMTS, certains grands opérateurs ont pu bénéficier de crédits fournisseurs très importants. Mais l’impact de la crise actuelle sur les fournisseurs est sans doute plus immédiat sur leur chiffre d’affaires que sur leurs engagements financiers, qui sont soumis à des plafonds et sont souvent cédés.En Europe, on comptait sur le développement du haut débit comme relais de croissance. Mais il ne semble pas être au rendez-vous. Comment voyez-vous évoluer la situation ? Un certain nombre d’opérateurs qui devaient créer le marché ont eu les ailes coupées, car ils ne sont pas parvenus à financer leurs projets. Aujourd’hui, plusieurs opérateurs ADSL cherchent des financements, soit sous forme de fonds propres, soit sous forme de dettes, et n’en trouvent pas.Justement, quelle est la stratégie du Crédit Lyonnais ? Dès le début 2000, nous avons prévu que les montants de financement s’envolaient. Parallèlement, nous savions que tous les projets n’arriveraient pas à trouver de l’argent. Nous étions conscients que cela entraînerait des risques accrus et qu’il était impératif de sélectionner les meilleurs projets. Mais il était clair, aussi, que le marché se tendrait et que les marges seraient, de fait, plus importantes. Aujourd’hui, nous pilotons de façon étroite nos engagements télécoms. Nous faisons systématiquement valider nos choix stratégiques par le comité exécutif.Y a-t-il des opérateurs auxquels vous ne prêtez plus d’argent ? Par la force des choses, dans la mesure où nous devons effectuer des choix, oui. Nous n’avons pas financé de projets UMTS provenant d’opérateurs nouveaux entrants et dans des pays où la concurrence est très forte. Nous préférons nous concentrer sur les opérateurs qui ont déjà une base de clients installés dans le cadre du GSM, ou dans des pays où les licences sont quasi gratuites.

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Nathalie Brafman