Le Nouvel Hebdo : Notre sondage fait apparaître que 73 % des Français (sur 69 %) n’ont pas l’intention de s’équiper d’une connexion internet. Comment expliquez-vous cette forte résistance ? Jean-Michel Soulier : Elle peut s’expliquer en partie par un trait culturel lié à la France, où il subsiste toujours une réserve face à ce qui est nouveau. Un élément plus structurel peut également expliquer ce niveau de réfractaires : le taux d’équipement informatique est encore faible par rapport aux autres pays européens comme l’Allemagne ou la Grande-Bretagne, sans parler des États-Unis.N’y a-t-il pas une part de responsabilité de l’ensemble des acteurs qui ne savent toujours pas convaincre de l’utilité d’internet ? À chaque niveau d’un marché correspond une communication. Ceci étant, nous sommes en face de personnes qui, quoi qu’il en soit, pour une part importante d’entre elles, vont se connecter un jour ou l’autre. Mais vous avez raison, nous devrons adopter une communication plus concrète. Comment filtrer les sites sensibles ? Nous assurons la promotion d’un standard de classification des sites élaboré au sein de l’Icra (Internet Content Rating Association) dont l’AFA est membre. Ce standard sera utilisé par un logiciel qui permettra aux internautes de maîtriser individuellement l’accès à certains contenus. Le haut débit monopolise actuellement le débat autour d’internet. Cependant, selon notre sondage, c’est loin d’être la préoccupation des non-internautes…A court terme, le haut débit constitue une locomotive uniquement auprès de ceux qui connaissent le net. Mais dans quelques années, il concernera toutes les connexions.Nous sommes en période de pré-campagne électorale. Allez-vous interpeller les pouvoirs publics ? Nous l’avons déjà fait, mais nous allons accentuer nos démarches pour demander deux choses essentiellement. La première concerne tout d’abord un abaissement de la contribution du trafic internet au financement du service universel.Quel est selon vous le meilleur moyen de démocratiser internet ? Il y aurait deux façons très efficaces d’accélérer le mouvement : équiper l’ensemble des écoles pour éduquer les plus jeunes et développer les accès publics.
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