Après douze ans dans la grande distribution, ce normand d’origine a mis son expérience en matière d’analyse et d’organisation au service d’une collectivité locale.Décision Informatique : Comment devient-on DSI de Cognac ?
Jean-Michel Hyppolite : Par choix. Après un DESS dans les nouvelles technologies (Java, Linux, etc.), obtenu en 2002, j’ai recherché le secteur qui m’intéresserait le plus. Sensibilisé par des connaissances qui
travaillaient déjà dans le secteur public, j’ai réalisé que l’architecture des systèmes d’information des collectivités est encore à construire. Et ce, contrairement au secteur privé où le SI est souvent stabilisé depuis les années 90.
De plus, je cherchais un secteur où la pression financière n’était pas le facteur déterminant des projets. Après quelques investigations et quelques missions, j’ai donc trouvé ce poste de DSI contractuel au début de l’année
2004.Quel a été votre parcours ?
Douze ans de grande distribution. Après un bac + 2 en informatique de gestion, RPG, Cobol à l’époque, j’ai décroché un poste d’analyste chez Promodes dans la branche gérant les hypermarchés Continent. A mon arrivée, le service
comptait environ 40 personnes pour gérer 25 magasins. A mon départ, en 2001, 150 personnes s’occupaient de 100 magasins.
J’ai donc vécu la mise en place d’un système d’information, notamment avec l’informatisation de la logistique et des points de vente. Après un passage au service méthode, j’ai bifurqué vers des fonctions d’organisation.Analyse et organisation sont des domaines qui vous intéressent spécialement ?
Travailler dans la grande distribution est synonyme de pression. Le front office, en d’autres mots l’encaissement et le réapprovisionnement, ne doit jamais s’arrêter. Ce qui suppose une forte composante
‘ méthode ‘, par exemple, pour intégrer les données de supermarchés rachetés par le groupe. L’organisation m’a surtout amené à être plus proche des métiers. J’ai ainsi géré la mise en place d’un
logiciel de gestion unitaire des CD musicaux, dont le but était de limiter au maximum la durée de stockage. Ceci, pour des raisons contractuelles.
Dans un supermarché, quand vous recevez 100 CD de Madonna, le distributeur vous met également dans le package 100 CD d’autres musiciens qui partiront plus difficilement. Le but de ce projet était de fournir assez d’éléments
au chef produit pour négocier avec le distributeur. Au bout d’un an, le logiciel a permis de passer d’environ 100 à 30 jours la durée moyenne de stockage des CD. Un projet passionnant ! Mais, fin 1999, Carrefour rachète Promodes, et
surtout, après une période aussi longue, j’en avais assez de la grande distribution. D’où mon choix de reprendre des études.Vous arrivez donc en 2004 à Cognac pour repenser le SI ?
La taille de l’équipe chargée de gérer le parc et tous les sites, notamment les quatorze écoles de la ville, supposait de rationaliser. À cette époque, l’informatique de la ville reposait principalement sur trois serveurs situés dans des
locaux différents (mairie, action sociale et services techniques), et reliés sans qualité de service ni sécurité. Les serveurs ont été rapatriés sur un seul site et la plupart des applications en mode terminal ont été migrées vers le client-serveur.
A ce jour, seule l’application de finances et RH tourne encore sur AS/400. Toutes les autres fonctionnent maintenant avec Windows 2003. Pour la messagerie et l’intranet, nous disposons de Lotus. J’en ai profité pour regrouper toutes
les imprimantes, fax et scanners.Vous avez également redessiné le réseau ?
Il était difficilement imaginable de passer de la fibre optique dans une ville historique comme Cognac. J’ai donc choisi un maillage en Wi-Fi des 30 sites de la ville (écoles, piscine, hôtel de ville, musées, crèches…). A ce jour,
le réseau est déployé entre les plus gros sites. À terme, le Wi-Fi gérera la voix sur IP. Plus de la moitié de la facture télécoms est constituée de communications intersites.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
