01 Informatique : En ne déployant pas Edge, ne prenez-vous pas du retard par rapport à vos concurrents ?
Jean-Marc Tasseto : Retournons la question : SFR ne prend-t-il pas de l’avance en accélérant sa couverture UMTS et son évolution
HSDPA ? Ne pas aller vers l’Edge constitue un choix stratégique, et tout choix est un renoncement. Je crois que l’on assiste à la naissance d’un phénomène plutôt
franco-français.Les entreprises ne risquent-elles pas de se tourner vers les opérateurs affichant une meilleure couverture haut-débit ?
Peut-être, mais encore faut-il disposer de terminaux ! La question que l’on doit se poser est de savoir quand les terminaux capables de gérer les différentes solutions d’accès GPRS, Wi-Fi, Edge et UMTS seront
disponibles. Le
lancement d’Orange est un exercice d’explication de concepts qui mélangent quatre technologies, alors que les terminaux ne sont pas commercialisés. On ne pourra pas
faire migrer l’utilisateur trois fois en dix-huit mois.Le discours ‘ haut-débit mobile ‘ que tient Orange n’est pas bon pour le marché. Il faut parler de service et non pas de technologie déguisée. Rappelons que l’Edge sert uniquement à la
transmission de données et que l’UMTS véhicule aussi la voix.Le marché compte trois acteurs, chacun doté d’une stratégie différente…
Je crois sincèrement que chacun des trois opérateurs dispose d’une stratégie consistante. Que le meilleur gagne, donc ! Bouygues Telecom gère prudemment, en bon père de famille ; Orange, quant à lui, a les poches profondes
et peut se permettre d’être présent sur tous les fronts. Reste SFR. En tant que filiale de Vivendi Universal ?” avec ce que cela implique dans les services de téléchargements ?”, nous nous focalisons sur la technologie de
demain, l’UMTS et son évolution HSDPA, dont le déploiement suivra de près.Votre stratégie n’est-elle pas dictée par Vodafone, positionné plutôt anti-Edge ?
Je ne crois pas que notre actionnaire principal Vodafone soit anti-Edge. Il se concentre sur l’UMTS dans les pays majeurs, et s’intéresse à la technologie Edge dans les pays où il n’est pas majoritaire ou lorsque les
ressources financières se révèlent insuffisantes pour mettre en ?”uvre l’UMTS. Même si aujourd’hui nous ne prévoyons pas de déployer la technologie Edge, nous la testons.Votre réseau est-il plus difficile à mettre à niveau pour l’Edge ?
Non. Techniquement, nous ne devrions pas rencontrer de difficulté. Notre choix est à la fois stratégique et financier. L’évolution vers l’Edge coûte tout de même beaucoup d’argent pour une technologie de transition.
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