Quel rôle remplissent les nouvelles technologies dans la mise en place d’un projet de knowledge management (KM) ?Le KM ne répond pas à des attendus technologiques, mais avant tout stratégiques. L’outil est un levier important qui va permettre de contribuer à la gestion des connaissances. Les briques technologiques existent et elles évolueront au fur et à mesure de l’implantation des processus KM dans l’entreprise. Mais peut-on faire du KM sans outil ?Quels sont ces attendus stratégiques ?Le premier concerne la capitalisation du patrimoine de connaissances. Le risque de perte des connaissances dû à la pyramide des âges est faramineux. À titre d’exemple, 40 % du personnel des Chantiers de l’Atlantique vont partir en retraite d’ici à cinq ans. Jusqu’alors, beaucoup d’organisations (les entreprises, les ministères, les caisses d’assurance maladie, etc.) n’avaient pas conscience de ce patrimoine. On s’en aperçoit quand on le perd. Actuellement, il y a presque une crise de panique vis-à-vis de ce phénomène. De là naît la volonté d’instaurer un modèle de préservation des connaissances.Quel(s) changement(s) organisationnel(s) le KM engendre-t-il ?Dans le schéma classique, les cadres s’élèvent dans la hiérarchie à des postes de dirigeants. Désormais ils peuvent suivre des carrières d’experts. Dans une structure matricielle, le chef de projet assure la bonne marche et l’expert alimente le réservoir des connaissances. Mais un changement de mentalité doit s’opérer. Pour l’instant, le titre d’expert ne suscite pas encore la même reconnaissance sociale que celui de directeur. Ce genre de modèle peut prévaloir si les contributeurs à la base de connaissances sont récompensés.Vous présidez également le Club de gestion des connaissances, créé en janvier 2000 par PSA, Microsoft, Cofinoga et Osis. Quelle est votre mission ?Au sein du club qui compte une trentaine de membres, nous peaufinons actuellement un référentiel permettant d’évaluer la capacité d’une entreprise à gérer son capital des connaissances. Parallèlement, nous repérons les éléments essentiels et critiques dans le processus de production. Cette cartographie des connaissances deviendra un bon outil d’aide à la décision. Dautant plus que désormais certaines entreprises sont valorisées sur leur savoir-faire.
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