Les musées de France sont-ils rentables ? Fin 1996, la Réunion des musées nationaux déplorait 11,6 millions d’euros de déficit sur l’année. Nous avons redressé la situation en trois ans à travers nos activités éditoriales et commerciales : les publications de livres, notre agence photo, les produits dérivés et le secteur multimédia. Pour les promouvoir, nous travaillons en péréquation avec différents moyens de diffusion : le réseau de nos 55 boutiques, les ventes à des revendeurs, comme les librairies, et la VPC qui comprend internet.Quelle place occupe le net dans votre stratégie marketing ? La RMN a pour but de faire connaître les musées et leurs collections en France et dans le monde entier. Le net est pour nous un plus en terme de lisibilité, mais aussi un moyen de mettre le pied dans la distribution et l’information de demain.Des objectifs en terme de rentabilité ? On s’est donné deux ans : selon nos estimations, la vente en ligne équivaudra à 10 % du chiffre d’affaires de la vente par correspondance et environ 1 % de la vente dans nos musées. Actuellement, nous ne couvrons pas nos frais, mais internet n’est pas notre seule activité : si nous pouvons développer des produits qui ne sont pas forcément rentables, c’est parce que nous proposons d’autres activités qui nous permettent de conserver un équilibre économique. L’agence photo sur le net, par exemple, est un secteur très rentable. Mais n’oubliez pas que nous sommes un établissement public dont l’ambition principale est de faire connaître les musées et les collections nationales aux visiteurs et aux scientifiques. Notre objectif final est d’acquérir des ?”uvres pour les musées, et nous y contribuons en rentabilisant le chiffre d’affaires. Internet payant fait-il partie de vos projets ? Nous n’avons pas vocation à créer des espaces payants. Cette question ne fait pas partie de nos stratégies marketing. Internet représente 1 % de la vente en boutiques aujourd’hui. Quelles perspectives pour demain ? Internet prendra de plus en plus d’importance, particulièrement grâce à sa capacité à faire connaître les musées. Mais je ne mise pas sur une rentabilité aussi forte que celle de nos boutiques parce qu’à mes yeux, c’est un produit de complément. Son atout principal consiste à toucher des publics du monde entier. Il permet notamment d’afficher les prix dans la monnaie du pays et de gérer les stocks de façon précise. Sa limite, c’est l’absence de l’humain en la personne du vendeur : nous proposons des produits à forte valeur ajoutée, les gens aiment qu’on leur explique l’objet avant de lacheter. Or, ce contact-là, internet actuellement ne le permet pas.
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