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Jean-Jacques Camps (Air Liquide)

‘ Nous avons dû appliquer 900 correctifs en un an pour parvenir à localiser le PGI E-Business Suite. ‘

Ingénieur civil des Mines, le DSI d’Air Liquide Grande Industrie est utilisateur du PGI Oracle E-Business Suite 11i. Il préside aussi l’Aufo, ce qui lui permet de porter un regard tranché sur l’offre d’Oracle.Décision informatique : L’Aufo, association des utilisateurs français d’Oracle que vous présidez, est-elle indépendante ?


Jean-Jacques Camps : Totalement. L’association est née en 1992, lorsqu’Oracle a commercialisé son PGI E-Business Suite. Aujourd’hui, l’Aufo regroupe 400 entreprises membres qui assurent le financement de
l’association. Oracle est néanmoins présent au conseil d’administration, car l’éditeur est forcément un relais d’informations important.Comptez-vous fusionner avec les clubs des utilisateurs des produits PeopleSoft et JD Edwards (rachetés fin 2004 par Oracle) qui, eux, ne sont justement pas indépendants ?


Oracle nous pousse en effet à fusionner. Nous allons converger dans les six mois qui viennent avec le club des utilisateurs de PeopleSoft. Quant au club des utilisateurs de JD Edwards, nous ne savons pas encore quelle forme prendra une
éventuelle collaboration. Les préoccupations de ces utilisateurs ont surtout trait à l’abaissement du coût des projets. Les nôtres sont plus vastes et touchent aussi aux choix d’architecture, par exemple.Concrètement, quelles sont les forces et les faiblesses du PGI E-Business Suite ?


Lorsque ce PGI est apparu en 1992, il avait beaucoup de retard par rapport à son concurrent SAP R/3. Tant sur le plan fonctionnel que technique. Par exemple, il a été très difficile de localiser [adaptation sur les plans
technique et linguistique à l’environnement du marché cible, NDLR]
le progiciel en français et en néerlandais. Nous avons dû appliquer 900 correctifs en un an pour y parvenir ! Nous avons pourtant choisi Oracle car le projet
coûtait cinq fois moins cher.


Autre exemple, le SGBD décisionnel Express ne prenait pas en charge le modèle relationnel. Ces lacunes ont été comblées avec la version 11i. Toutefois, le PGI E-Business Suite ne prend pas encore en compte tous les aspects de la loi
sur la sécurité financière. Ce qui est un handicap pour vendre le PGI au secteur public.Le SGBD distribué Oracle 10g est-il livré en standard avec le PGI E-Business Suite ? Ce qui lui permettrait d’agréger la puissance de calcul unitaire, issue de différents serveurs matériels.


Non, le SGBD Oracle 10g n’est pas encore disponible avec le PGI d’Oracle. Les prochaines versions le seront peut-être.À propos d’avenir, quel regard portez-vous sur l’architecture et les applications Fusion ?


Il y a beaucoup d’intoxication à ce propos. Fusion est simplement une nouvelle version de l’infrastructure et des applications Oracle. Il n’y aura donc pas de treizième version du PGI E-Business Suite. En 2008, Oracle vendra de nouvelles
applications sous l’étiquette Fusion. L’approche se révèle intéressante, car l’architecture Fusion va permettre de dissocier les données des traitements effectués par les applications. Le développement d’une nouvelle fonction [ou d’une
application tierce, NDLR]
s’en trouvera donc facilité.Oracle dispose-t-il d’une offre de PGI adaptée aux PME ?


En la matière, ce n’est pas la technologie qui prime, mais la capacité de l’entreprise cliente à réorganiser son activité en fonction du PGI. La preuve, le groupe Apave Parisienne, spécialisé dans les services d’inspection technique, qui
a installé avec succès le PGI générique E-Business Suite.

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Francisco Villacampa