Comment évaluez-vous la situation actuelle du groupe Cap Gemini Ernst & Young ?En France, le groupe ne va pas si mal. L’Hexagone n’est peut-être pas le meilleur élève de la classe Cap, mais il figure tout de même parmi les premiers. Regardez les chiffres : si l’on enlève la partie conseil, on arrive à un taux de croissance de 10 à 11 % en 2001, ce qui est tout à fait conforme à l’évolution du marché.Alors, où se situent les problèmes ?En Grande-Bretagne et aux États-Unis. Ce dernier pays est capital pour eux, puisqu’ils y réalisent plus de 25 % du chiffre d’affaires. Le problème existe également, dans une moindre mesure, en Italie. Peu importe. Car de tout cela, ils ne parleront pas. Les dirigeants sont tétanisés : fin 2000, ils avaient annoncé des prévisions 2001 qu’ils n’ont pas tenues. Du coup, es analystes anglo-saxons ont sanctionné. Et comme ils sont restés sur l’impression de s’être fait piéger, les dirigeants de Cap préfèrent se taire. Et puis, il y a le cas particulier de Paul Hermelin : c’est lui qui a été le principal artisan du rapprochement avec Ernst & Young. Il incarne donc à la fois le passé, le présent et le futur du groupe. Autant dire qu’il est très exposé ! D’où le choix d’un profil bas. Avec, en prime, une sérieuse cure d’introspection.Que va-t-il sortir de tout ça ?Une séparation plus nette entre le conseil et le service informatique. C’est un serpent de mer chez Cap : ils ont toujours fait des mouvements de balancier, hésitant entre la tendance à l’intégration des deux, et celle privilégiant le maintien d’une SSII classique. Ce fut notamment le cas au début des années 1990, lors du rachat d’Hoskyns, puis de Bossard Consultants. Ce n’est donc pas la première fois que le problème se pose. Ma conviction est qu’aujourd’hui, ils sont en train de préparer une mégaréorganisation, qui doit résoudre cette fusion très difficile entre le monde du conseil et celui des informaticiens. La solution est simple dans son principe : aller vers une plus grande autonomie des deux.Le portefeuille d’activités de CGEY est-il optimal ?ap Gemini a une exposition très forte aux secteurs médias et télécoms, de l’ordre de 16 à 17 % du CA. Mais, là encore, il n’est pas le seul : Sema [racheté en 2001 par Schlumberger, ndlr] est, lui aussi, très plombé par cette situation.
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