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Jean-François Legaret, adjoint au maire de Paris : ” La net économie, c’est la liberté “

Paris joue la carte du marché : intervenir le moins possible, tout en fournissant aux start-up un environnement favorable.

Le Nouvel Hebdo : La net économie est-elle un enjeu politique à Paris ? Jean-François Legaret : Il ne faut pas mettre de la politique en toute chose. Même si internet est très ” tendance ” sur les programmes de campagne. Dans les faits, il est évident que la collectivité parisienne doit encourager le développement des technologies. C’est une filière qui compte à Paris, puisque la capitale est le siège de 40 % des entreprises internet de la région Ile-de-France. Mais je ne crois pas que les acteurs de la net économie attendent, de la part des politiques, des réponses qui les concernent spécifiquement. Ce qui caractérise la net économie, c’est la liberté, à tous les niveaux. Et la politique leur renvoie une image beaucoup trop figée d’eux-mêmes pour qu’ils puissent en attendre des miracles.La ville pourrait-elle intervenir dans l’équipement à haut débit pour garantir l’accès universel ? A mes yeux, il est irréel de concevoir, pour Paris, un cofinancement des infrastructures à haut débit. Parce que les opérateurs privés, du fait de la densité économique de la capitale, se bousculent pour s’y installer. Mais aussi parce que notre responsabilité en tant que politiques n’est pas leur dicter ce qu’ils doivent faire. Et encore moins de privilégier un acteur par une intervention publique. 27 opérateurs sont installés à Paris intra muros. Ils exploitent un réseau de fibre optique de 50 000 km. En tant que responsable des concessions, mon rôle a été de veiller à ce que la concurrence soit la plus large possible, pour que le marché puisse fonctionner selon un principe d’équité.Croyez-vous à la création, à Paris, de technopoles spécialisées pour le développement des entreprises de haute technologie ? Le chantier Paris Rive Gauche a été lancé il y a dix ans, en pleine crise économique, dans le but de générer un pôle d’activité tertiaire à Paris. À l’époque, on assistait à une véritable pénurie dans ce domaine. C’est aujourd’hui un grand succès : l’offre est devenue satisfaisante, et les dernières opérations ont été effectuées à de très bons niveaux de transaction. Les preneurs sont des entreprises de grande taille avec beaucoup de noms prestigieux. Paris Rive Gauche n’est donc pas un centre spécifiquement conçu pour les start-up. D’ailleurs, ce qu’on observe avec la net économie, c’est qu’elle peut se loger nimporte où. Une politique qui consisterait à vouloir concentrer les entreprises du net dans des projets urbanistiques spécifiques ne correspond pas à la réalité de la filière.

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Sébastien Fumaroli