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Jean-Claude Seys, président des groupes Maaf, Mutuelles du Mans et Covéa ” Il n’y a aucune urgence à migrer sur internet “

Quelle est votre position vis-à-vis d’internet ? Personnellement, je n’ai pas changé d’un iota depuis trois ans. Pendant deux ans, nous avons été soumis à une…

Quelle est votre position vis-à-vis d’internet ? Personnellement, je n’ai pas changé d’un iota depuis trois ans. Pendant deux ans, nous avons été soumis à une pression incroyable. Les discours des consultants, et même des banquiers d’affaires, ne variaient pas : “Vous êtes en train de manquer un virage, il faut y aller “, nous disaient-ils.Quels sont, selon vous, les métiers dans lesquels le net prendra une place prépondérante ? La Bourse et la banque, car l’interactivité avec le client y est importante : passation d’un ordre, commande de chéquiers, transfert de compte à compte, position d’un compte courant… En revanche, le jour où l’on achètera tous nos fruits par internet, c’est que l’on aura perdu le plaisir de regarder et de toucher. Et en ce qui concerne l’assurance ? Il n’y a aucune urgence pour les assureurs, car il y a peu d’interactivité dans notre métier. À partir du moment où vous n’avez pas de sinistres à déclarer, vous êtes en relation avec votre assureur une fois par an. De même, pouvoir déclarer un sinistre quasi immédiatement n’est pas primordial. L’interactivité permet seulement de rassurer les gens, c’est tout.Croyez-vous à internet comme nouveau canal de vente ? Oui, s’il s’agit de biens de valeurs ou de services rares, comme la recherche de pièces détachées de voitures de collection. Je crois au web comme canal de vente lorsqu’il s’agit de créer une rencontre entre l’offre et la demande, ou d’organiser un choix. C’est le cas pour acheter un véhicule d’occasion par exemple. Internet n’est-il pas source de simplicité pour vendre ? Au contraire, le net ne nous rend pas la vie facile, car c’est un modèle très fastidieux. L’assurance doit être ajustée aux besoins des clients et conduit inévitablement ?” sur ce canal ?” à des questionnaires de plus en plus longs. Par ailleurs, sur le réseau, l’offre est pléthorique. Il est donc indispensable d’avoir une marque forte. Dans ce cas, pourquoi les assureurs n’utiliseraient-ils pas leur propre marque ? C’est effectivement une solution. Mais se poserait alors le problème de la tarification. Si elle était identique à celle du réseau physique, le client ne comprendrait pas, car il voudrait profiter des économies de coûts de distribution réalisées par l’assureur. Mais si le tarif était plus bas, il y aurait concurrence déloyale à l’égard du réseau qui a développé la notoriété de la marque. Il y aurait donc destruction de valeur.Les choses ne vont-elles pas changer progressivement ? Si, forcément, car va émerger une catégorie de gens ” tombés ” dans le net à leur naissance. Un jeune de 15 ans refusera d’accompagner ses parents pour ouvrir un compte dans une banque. Et à 18 ans, il optera pour l’assurance en ligne.Avez-vous, en conséquence, des projets pour Maaf Assurances ? Nous proposons déjà des devis automobiles en ligne, que nous dirigeons ensuite vers notre réseau. Notre offre en ligne ne concerne que l’assurance scolaire et l’assurance habitation des étudiants, car le tarif est unique.

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