Le fait qu’un étudiant en sociologie ait ajouté de fausses citations sur Wikipédia (édition anglophone) quelques heures après le décès du compositeur Maurice Jarre est une manière très habile de démontrer à quel point les journalistes sont dépendants d’Internet. D’ailleurs, sa technique a fonctionné au-delà de ses espérances puisque des articles “ sérieux ” rédigés par des journalistes “ sérieux ” dans des journaux “ sérieux ” sont parus avec les fausses citations. Bien entendu, la base du métier est de vérifier ce que l’on recueille, et cela concerne tout le monde, pas uniquement les journalistes. Tout de même, je trouve qu’il y a quelque chose de malsain dans la méthode de cet étudiant : les citations suspectes ont été signalées sur Wikipédia deux minutes après publication, puis elles ont été enlevées. Mais il s’est acharné à les publier de nouveau quelques heures après, toutes les étapes de ces modifications étant vérifiables dans l’historique de la page, d’ailleurs ! En somme, il a vraiment cherché à nuire à Wikipédia (c’est raté pour lui), et aux journalistes (c’est réussi) en apportant finalement ce qui n’est pas un scoop : les questions de désinformation, d’intox et de vérification restent préoccupantes, que ce soit avant ou depuis l’apparition d’Internet.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.