Enfin il arrive. Le multimédia mobile qu’on nous promettait en mars 2000 est en train de faire son apparition. On l’avait déjà oublié pourtant. Comme d’autres belles promesses marketing qui n’ont jamais vu le jour. Mais voici que tout le monde s’excite. Orange présente son nouveau Smartphone, Bouygues Telecom lance son i-mode à toute vitesse, SFR se la joue photo numérique…Bref, le multimédia mobile, qui devait entrer dans nos vies comme un ouragan, a pris le temps de s’essuyer les pieds sur le paillasson et passe par la porte du jardin. Pourtant, c’est tout le petit monde du mobile qui entre en effervescence :Déclin des constructeurs européens de téléphones mobiles. Regardez tous les téléphones qui viennent de sortir. Vous savez, les tout beaux, pleins de couleurs et avec des sonneries à vous faire étriper votre belle-mère. Regardez d’où ils viennent. Les téléphones Bouygues sont de marque NEC, le Smartphone d’Orange est fabriqué en Asie, le T68i de SFR, c’est du Sony Ericsson.Oui, oui, les constructeurs asiatiques de mobiles sont en train de manger les constructeurs européens. Déjà, Samsung s’est approprié la place de quatrième constructeur mondial de mobiles. Et Sony a mangé Ericsson…Seuls Nokia et Siemens résistent. Jusqu’à quand ?Diffusion de masse des assistants personnels.
” Quelle est la différence entre un téléphone mobile et un assistant personnel ? “ Dans deux ans, peut-être, nous ne saurons plus répondre à cette question. Parce que c’est quoi le Smartphone d’Orange ? Finalement, c’est un assistant personnel qui a copulé avec un téléphone mobile ! Le prix des assistants ne peut donc que diminuer à vitesse grand V. Ceux vendus avec des abonnements au téléphone seront subventionnés. Les fabricants seront obligés de baisser leurs prix.Palm a déjà commencé avec le Zire, un Palm à moins de 150 euros (1000 francs), Dell va attaquer fort, Microsoft aussi. Bref, il va y avoir un ”
max ” de concurrence, ce qui ne pourra qu’entraîner une diffusion de masse des assistants personnels. La seule chose qu’on ignore, c’est sous quelle forme.Temps difficiles pour les éditeurs de contenus opportunistes.
Logos, sonneries ou autres, les opérateurs de mobiles ont bien compris qu’ils ne pouvaient pas laisser leurs utilisateurs se faire essorer à tout bout de champ. Ils prennent donc les choses en main. Pour deux raisons. La première, cest qu’ils savent que le budget ” mobile ” de leurs clients n’est pas illimité et qu’ils ont donc tout intérêt à en récupérer la plus grande part.La seconde, c’est qu’ils n’ont pas envie d’effrayer lesdits clients. Ils savent que celui qui se prend 100 euros de note téléphonique pour des téléchargements de logos aura des scrupules à continuer l’expérience du mobile multimédia. Bref, les temps risquent d’être durs pour les éditeurs de contenus ” opportunistes “. Ceux qui ont développé des contenus depuis dix ans devraient retirer tous les avantages de l’explosion du multimédia mobile. Ceux qui n’agissent que par ” coups ” auront plus de mal.Les premiers mouvements de fonds ont commencé, et c’est loin d’être terminé…Prochaine chronique jeudi 5 décembre
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