L’industrie des réseaux optiques est au plus bas, et son principal fournisseur de composants, le canadien JDS Uniphase, accompagne le mouvement. Il fait même pire, prévoyant d’inscrire à ses comptes annuels (clos au 30 juin 2001) la plus grosse perte jamais enregistrée aux Etats-Unis : 50,6 milliards de dollars. Un montant à comparer à son chiffre d’affaires annuel de 3,2 milliards de dollars (contre 1,8 milliard en 2000) et aux revenus annuels d’IBM, première entreprise mondiale du domaine informatique : 88,4 milliards de dollars sur l’exercice 2000.
Le rachat de SDL pèse lourd dans la balance
Cette perte phénoménale est principalement due aux rachats tous azimuts du constructeur canadien ces douze derniers mois, ainsi qu’à la chute des valeurs boursières. En termes comptables, ce phénomène se nomme dépréciation des survaleurs et correspond à la différence entre le prix d’acquisition d’une entreprise et le montant de son actif réel. Cette perte n’est donc pas une dette pour JDS, mais bien plutôt une perte comptable, qui risque surtout d’influencer le moral des investisseurs.Le rachat de SDL, l’autre grand nom des composants optiques, pour 41 milliards de dollars en actions en juillet 2000, une somme divisée par deux au moment de l’acquisition effective en février 2001, génère par exemple une perte de plus de 38 milliards de dollars correspondant à la dépréciation des survaleurs.Pour le quatrième trimestre 2001, JDS Uniphase a fait état d’une perte nette de 477 millions de dollars, contre un bénéfice de 137 millions de dollars sur la période correspondante de 2000. La crise des grands équipementiers, Lucent, Alcatel et Nortel en tête, a sérieusement amaigri le carnet de commandes de JDS sur cette période, puisque les ventes sont tombées de 920 millions de dollars au troisième trimestre 2001 à 601 millions de dollars. Au quatrième trimestre 2000, JDS avait réalisé 641 millions de dollars de chiffre d’affaires.
Encore 11 000 suppressions d’emplois
En incluant l’ensemble des charges, la perte du groupe atteint 7,99 milliards de dollars sur le seul dernier trimestre 2001.L’entreprise a indiqué que la baisse de son chiffre d’affaires au quatrième trimestre entraînerait 11 000 nouvelles suppressions d’emplois, ce qui porte le chiffre à 16 000 pour l’année, sur un total de 28 000 avant réorganisation.Le PDG de l’entreprise, Jozef Strauss, a ajouté qu’il y a peu de chances de voir un “renversement positif de la tendance à la baisse de l’industrie”, en conséquence de quoi le groupe a ramené sa prévision de chiffre daffaires à 600 millions de dollars pour le trimestre prochain contre une estimation de 700 millions de dollars faite à la mi-juin.
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