01net. : Quels sont les nouveaux défis qui attendent le Web 2.0 ?
Jay Adelson : L’essence même du Web 2.0 est la collaboration entre utilisateurs : une bonne gestion des participants et le filtrage des contenus parasites dans cet énorme monde collaboratif sont les plus gros
défis à relever. Par ailleurs, dans la manière dont les sites Internet interagissent, nous sommes en train de passer d’un média à sens unique, où un site Internet communique dans une seule direction avec l’utilisateur, à une
communication multidirectionnelle entre les sites eux-mêmes. Les internautes de plusieurs sites Web 2.0 peuvent communiquer les uns avec les autres.Quels domaines reste-t-il à explorer ?
Les champs d’investigation sont sans limites. Prenez les réseaux sociaux : au départ, ils étaient destinés à faciliter la rencontre entre plusieurs personnes. Dans les faits, l’utilisation de ces réseaux dans la vie
quotidienne sert aussi bien à savoir quel film regarder, quoi manger, comment être en bonne santé. Et ils ne sont pourtant qu’une pièce du puzzle.
Le vrai défi est de mettre au point un Internet sémantique, dans lequel votre expérience en ligne sera beaucoup plus liée à votre vie quotidienne. Son dynamisme tiendra à l’utilisation sur mesure qu’en fera
l’internaute. On va assister à l’intégration de différents sites Internet les uns aux autres. Les widgets sont très populaires pour le moment, mais on va passer à une nouvelle étape grâce à la généralisation des
API [interfaces de programmation, NDLR] qui permettront cette intégration des sites.Précisément, vous avez fêté l’inscription de votre millionième utilisateur en rendant publique l’API de Digg. Quelle sera son utilisation ?
C’est la première fois que nous sortons une version publique de notre API. Celle-ci est plus robuste que les bêtas et possède beaucoup de nouvelles fonctions. Elle a été pensée pour que les utilisateurs puissent en faire ce
qu’ils veulent. L’application la plus simple pourrait être une fenêtre où apparaissent les dix articles les plus populaires sur Digg.
Les outils en Flash permettent également de transformer la visualisation. Les utilisateurs pourront créer des mashups, des widgets. Cette API évoluera également grâce aux retours que nous aurons
des utilisateurs, qui sont d’ailleurs invités à participer à un concours pour démontrer leur créativité.Comment le Web 2.0 peut-il être utilisé dans le monde de l’entreprise ?
Je pense que bon nombre d’applications internes à l’entreprise vont être remplacées par des applications en ligne. Le Web 2.0 a prouvé que ces applications étaient très pratiques. Leurs capacités permettent de dépasser les
limites imposées à l’intérieur de l’entreprise. Les échanges de messages par exemple ont beaucoup évolué.
Avoir un lieu de travail totalement portable devient une priorité : par exemple, les services de courriels sont de moins en moins attachés à un ordinateur en particulier et sont disponibles en ligne de partout. Ceci permet
d’être beaucoup plus performant. Le monde de l’entreprise est donc une autre niche pour le Web 2.0, beaucoup moins sexy, mais qui attirera sûrement les investissements.A propos d’argent, le Web 2.0 est-il rentable ?
Il génère déjà de l’argent. Grâce au trafic dont il bénéficie, il est très attractif pour la publicité dont nous tirons une partie de nos revenus. Que l’internaute bénéficie de ces revenus, selon moi, n’est vraiment
pas l’objet du Web 2.0. On peut comparer cela au vote en général : est-ce que l’on paie un citoyen pour voter ?
Si les utilisateurs pensent que leur expertise doit leur rapporter de l’argent, ils peuvent toujours créer leur propre entreprise dans le domaine. C’est d’ailleurs de cette manière que les
wigdets et toutes les applications Ajax prolifèrent. Mais il est très important de faire la différence entre les utilisateurs d’un service et ceux qui le mettent à disposition.
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