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Java souvre encore plus à l’open source

Sun simplifie le mode de licence de son langage. La communauté du code source libre pousse ses propres implémentations.

Le langage de Sun n’a plus la cote. Java est même en perte de vitesse par rapport à .Net et à des outils libres comme PHP ou Python. Alors Sun n’en finit plus de faire des concessions pour gagner le c?”ur des
développeurs. L’an dernier, il avait déjà corrigé son processus de certification pour que des outils comme JBoss et Jonas
puissent être certifiés J2EE.Là, il vient de simplifier son mode de licence pour autoriser quasiment tout le monde à voir et à modifier le code de Java dans un pseudo-mode open source. Mieux : les distributions Linux pourront dorénavant distribuer
l’environnement JRE seul, et non plus uniquement accompagné d’applications.Cette nouvelle licence remplace la très complexe Sun Community Sourced License (SCSL), qui avait tant défrayé la chronique en 2003. Celle-ci concernera au départ Java 2 Standard Edition (J2SE). Et, si
l’accueil est bon, elle sera étendue à J2EE.

Côté développeurs, l’accueil a été plutôt glacial

Sur les forums, d’aucuns comparent le nouveau modèle au Shared Source de Microsoft. Car si n’importe qui peut voir et modifier le code, Sun en conserve toutefois le contrôle. Il souhaite établir un
modèle similaire à celui de la fondation Apache : tous les développeurs soumettent leurs correctifs et leurs améliorations. Ceux-ci sont ensuite intégrés selon leur pertinence, leur qualité, ou la renommée des auteurs.Les partisans du code source libre rejettent évidemment cette discrimination. Selon eux, la seule façon de doper l’utilisation de Java serait de basculer totalement en open source. Sun n’est pas de cet avis. Il estime
qu’un niveau de contrôle reste nécessaire pour garantir l’interopérabilité et un fonctionnement multi-plate-forme, et pour certifier les produits. Basculer dans un mode totalement open source introduirait un risque de fragmentation et
le développement de versions incompatibles.

Un projet ‘ Mono ‘ pour Java

Mais, au final, la plupart des développeurs pensent que l’assouplissement de Sun arrive trop tard. La communauté open source dispose déjà de clones Java totalement libres avec les compilateurs GCJ et Kaffe, ou la machine
virtuelle Blackdown.Des outils qui n’auraient jamais existé si Sun avait ouvert Java dès le départ. GCJ compile, par exemple, du code Eclipse et Apache Tomcat. Il est même intégré à la dernière mouture de Fedora, de Red Hat, sous le nom de Java. La
nouvelle licence permettra de perfectionner ces outils et de s’affranchir complètement de Sun.Reste qu’un projet essentiel est à la traîne. En l’occurrence, GNU Classpath Project, qui autoriserait d’implanter librement des classes de Sun. Après .Net, c’est donc Java qui voit se développer un projet
‘ Mono ‘ (portage de .Net sur Unix).

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Anicet Mbida