Histoire et traditions
En raison notamment du fait que son caractère insulaire l’a longtemps tenu à l’écart des influences extérieures, le Japon est porteur d’une histoire « médiévale » unique au monde, laquelle constitue depuis très longtemps un sujet de choix pour tous les arts narratifs nippons. Dans la lignée des jidai-geki (« films d’époque »), qui ont fait la gloire du cinéma japonais, nombreuses sont les œuvres recréant, avec plus ou moins de réalisme, l’impitoyable ordre féodal.
Musashi Miyamoto (« La Pierre et le Sabre »), d’Eiji Yoshikawa, a fait l’objet de nombreuses adaptations, dont l’excellent one-shot de Shotaro Ishinomori, sorti l’année dernière chez Sensei. Outre les innombrables monuments signés Osamu Tezuka, l’histoire contemporaine – et en particulier le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale – est magnifiquement dépeinte à travers des œuvres majeures comme le manga Gen D’Hiroshima, de Keiji Nakazawa, ou le déchirant long-métrage La Tombe des lucioles, d’Isao Takahata.
L’école
Espace d’expression privilégié pour la fantaisie et les émois de l’enfance et pour la dimension initiatique du passage à l’âge adulte, le système éducatif japonais a inspiré maintes œuvres majeures. On notera notamment Maison Ikkoku (« Juliette je t’aime »), satire sociale contant les tribulations d’un éternel ronin (en l’occurrence un étudiant qui se bat pour préparer l’examen d’admission à l’université), l’excellent G.T.O., l’histoire d’un bad boy qui s’improvise prof de lycée, ou le génialement débile High School !!! Kimengumi (« Le Collège fou fou fou »), parmi tant d’autres.
Culture et société
Il n’est pas un domaine auquel les auteurs de manga n’aient osé s’attaquer. On notera par exemple les très techniques Secrets de l’économie japonaise en bande dessinée, du grand Shotaro Ishinomori (l’auteur de Cyborg 009), initialement parus sous la forme d’un feuilleton dans les pages du premier quotidien économique japonais et dont le premier volume, aujourd’hui difficilement trouvable, a été publié en 1989 chez Albin Michel.
Les sujets les plus graves sont abordés dans des ouvrages comme Dans la prison, de Kazuichi Hanawa. Un thème aussi improbable que la gastronomie joue un rôle central dans de nombreuses œuvres, de l’anime Mister Ajikko (« Le Petit Chef ») à l’ovni cinématographique philosophico-culinaire Tachiguishi, signé Mamoru Oshii, sans oublier le manga Le Gourmet solitaire, de Jiro Taniguchi, à qui l’on doit également Quartier lointain. Une superbe parabole sur les regrets d’une existence, les chances de l’enfance et la vie qui fait oublier les bonheurs essentiels, comme le plaisir d’apprendre ou la joie d’une famille.
Le sport
La culture du sport tient au Japon une place de tout premier plan, un phénomène reflété par l’abondance d’œuvres consacrées aux disciplines les plus populaires. Le base-ball, devenu un nouveau sport national depuis l’occupation américaine, est une obsession chez de nombreux auteurs, dont Mitsuru Adachi (Touch, Cross Game, etc.). Le football (le soccer européen) est un thème récurrent du shonen (manga pour jeunes garçons), comme dans Captain Tsubasa (« Olive et Tom »), mais aussi du shojo (manga pour jeunes filles), avec souvent des connotations homo-érotiques très marquées, comme chez Minami Ozaki (Zetsuai). Les sports de combat ne sont pas en reste, explorés dans toute leur variété par le délirant Noritaka ou par des titres plus pointus, centrés par exemple sur la boxe anglaise, comme l’ancêtre Ashita no Joe ou le récent Hajime No Ippo (« Ippo : La Rage de vaincre »).
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