Janus Télécom vient de faire son entrée sur le marché très fermé des fournisseurs d’accès à Internet. Pour se frayer une place, l’opérateur mise sur un créneau simple : une offre unique affichant un prix record de 9,90 euros par mois. A ce tarif, l’offre Cooliz se limite à un accès à Internet allant jusqu’à 25 Mbit/s et à la téléphonie vers les fixes en France. La télévision n’est pas incluse, pas plus que les appels vers l’étranger, habituellement compris dans les forfaits triple play.
Guillaume Saint-Pierre, directeur des opérations de Janus Télécom, explique le concept de Cooliz : « Pour la majorité des Français, les abonnements triple play sont trop performants par rapport à leurs usages. Peu de gens sont intéressés par l’éventail de chaînes de télévision inclus dans leur abonnement et peu profitent de la gratuité des appels à l’étranger ».
Une offre destinée aux logements collectifs
Janus Télécom s’adresse à un public qui dispose d’un petit budget et va le chercher où il se trouve : dans les résidences étudiantes et les logements sociaux. Car le FAI ne vend pas son offre directement auprès des particuliers, mais démarche les gestionnaires de logements collectifs.
Son offre n’est techniquement pas adaptée à une commercialisation auprès du grand public. Pour réduire les coûts et simplifier l’installation, Janus Télécom fournit l’accès à Internet par le biais du Wi-Fi. Il achète de la bande passante auprès de deux prestataires, Numéricable et France Télécom, qu’il collecte au pied de l’immeuble en installant sa propre borne Wi-Fi dans les parties communes.
C’est sur cette borne que viendront se connecter jusqu’à 25 locataires, à partir d’un PC équipé pour le Wi-Fi. Une solution qui évite à l’opérateur d’investir dans un parc de modems individuels et d’assurer sa gestion technique.
Un service de téléphonie survendu
Pour l’usager, les contraintes du système déployé par Janus Télecom sont multiples. Le syndic, le gestionnaire de logement ou le bailleur social qui décide de souscrire un contrat auprès du FAI, réintroduit le prix de l’abonnement dans les charges. Que le locataire ait ou non un ordinateur, il devra s’acquitter des 9,50 euros.
Ceux qui ont déjà un contrat auprès d’un FAI constituent un autre cas problématique. Ils devront gérer leur désabonnement et éventuellement en supporter les frais « nous ne prenons pas en charge les frais de résiliation, comme le font certains fournisseurs d’accès, car nos prix sont déjà tirés », argumente Guillaume Saint-Pierre.
Autre point litigieux, le service de téléphonie survendu par le FAI. Contrairement aux autres offres incluant la téléphonie illimitée, l’abonné n’a pas de box à son domicile pour brancher son téléphone fixe.
Une assistance technique à créer
Janus se raccroche donc à un service de téléphonie Wi-Fi. Pour en bénéficier, l’abonné doit disposer d’un équipement spécial, téléphone fixe ou mobile Wi-Fi équipé d’un logiciel de voix sur IP. Autre solution, plus contraignante puisqu’il faut laisser son ordinateur allumé en permanence : utiliser un logiciel de téléphonie sur Internet.
Autre zone d’ombre, l’assistance technique. Pour l’instant rien n’est en place, même le numéro d’assistance commerciale renvoie sur un répondeur. Janus Télécom promet la mise en ligne prochaine d’une assistance virtuelle sur le site de Cooliz ainsi qu’une hot line.
Il est vrai que pour l’heure, ces services ne serviraient pas à grand-chose : le FAI ne dispose d’aucun client actif. Il compte annoncer dans les jours à venir la conclusion de contrats avec d’importants bailleurs.
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