C’est mignon, Arcachon, là n’est pas la question. Mais quand on en est à sa sixième saison de location, on se lasse ! On a beau être idéalement situé entre le club Mickey et le glacier branché du coin, difficile d’échapper à une sensation de routine au moment d’enfiler ses palmes. Alors, pourquoi ne pas changer de lieu ?Si vous posez la question, c’est que vous n’avez jamais participé à l’éprouvant marathon de la location estivale. Une épreuve dans laquelle il convient de s’aligner très tôt. Passé décembre, les loueurs vous expliquent que votre imprévoyance sera lourdement sanctionnée : rien à moins de 10 kilomètres de la plage (donc à une heure en voiture), avec des propriétaires qui ont squatté leur rez-de-chaussée pour vous avoir à l’?”il et un équipement tout confort si on se fonde sur les standards des années 50 (avant la découverte du lave-vaisselle)…
Trop de sites ressemblent encore à des catalogues de petites annonces
Autre galère pour le locataire : cibler une destination précise, sous peine de passer ses jours de RTT à rechercher le lieu idéal. Rien qu’à Arcachon justement, les Pages Jaunes dénombrent 73 agences immobilières. Alors, si votre stratégie estivale se résume à ” aller quelque part en Corse “, prévoyez 10 % de votre budget vacances en frais téléphoniques. Bref, trouver une location saisonnière suppose de déployer d’énormes moyens pour un résultat très aléatoire. Ce n’est qu’une fois sur place qu’on découvre le nombre d’interprétations que peut recouvrir la formule ” pieds dans l’eau “.La location via l’internet ne constitue pas une garantie absolue contre de telles déconvenues. Mais elle limite singulièrement les risques, améliore la productivité globale de l’opération et, surtout, ouvre des horizons nouveaux. Il sera bientôt aussi archaïque de courir les syndicats d’initiative ou de compulser les catalogues d’annonces que de chercher un job en repérant les panneaux ” Ici, on embauche “. Bientôt… Car, à ce jour, seule une poignée de sites exploite à fond les possibilités de l’internet et, en particulier, son interactivité.Eléments primordiaux pour juger de la qualité d’un loueur on-line : le nombre de biens qu’il propose, mais aussi la liberté qu’il vous laisse pour les trier à votre gré. Or, la plupart d’entre eux ne l’ont pas compris et exigent dès le départ que vous indiquiez une destination plus ou moins précise. Cette sélection géographique convient certes aux gens qui n’envisagent pas de déguster leur ” ?”uf/jambon/fromage ” ailleurs qu’à la Crêperie Ty Coz de Locronan. Mais elle oblige ceux qui ont les idées plus larges à une navigation laborieuse.Supposons que votre exigence à vous soit une maison de quatre chambres à moins d’un kilomètre de la mer, quel que soit le pays bercé par cette mer. Sur certains sites (voir le tableau), cette requête est possible. Possible aussi de rechercher d’un bout à l’autre de la planète une résidence avec piscine et tennis ou un endroit où pratiquer le canoë-kayak. Les résultats sont un peu surprenants puisque s’y côtoient des maisons basques, sénégalaises et néo-zélandaises. Mais c’est plus amusant que d’arbitrer entre La Baule et Pornic…La deuxième qualité attendue d’un loueur en ligne est qu’il fournisse les éléments suffisants pour… choisir en ligne. Trop de sites vous balancent une information elliptique du style ” Quiberon, bel appt T2. Nous contacter ” (sous-entendu, par téléphone…).Certains vous proposent même d’imprimer un formulaire à expédier par La Poste pour en savoir plus sur tel ou tel bien. C’est ce qu’on appelle une rupture brutale de la chaîne du web ! Idem pour les photos, qui se résument souvent à une vue extérieure, cadrée bien serrée. Pour dissimuler une décharge ? Voilà pour le pire.
Le plus : la mise à jour des disponibilités en temps réel
Si vous voulez un aperçu du meilleur, allez donc faire un tour sur les sites qui, à mon avis, méritent trois étoiles. On y trouve des descriptifs très précis du bien à louer ainsi que des activités disponibles à proximité. Même largesse côté images avec des photos de l’extérieur, de l’intérieur (parfois de chaque pièce) et même des vues sur l’environnement.Au-delà des informations fournies par le propriétaire, quelques adresses offrent des ressources intéressantes : convertisseur de devises pour les locations à l’étranger, climat, lien avec des sites d’informations touristiques, plan…Enfin, le point sur lequel la location en ligne bénéficie en principe d’un avantage décisif est la mise à jour en temps réel des disponibilités. Qu’y a-t-il, en effet, de plus énervant que de perdre trois soirées à sélectionner des annonces pour découvrir ensuite que tout votre premier choix est déjà réservé ?Sur ce problème, les sites se répartissent en trois catégories. La première, majoritaire, élude carrément la question. La seconde propose des calendriers indiquant les périodes disponibles. Encore faut-il qu’ils soient actualisés… La troisième enregistre vos dates de vacances et vous permet d’envoyer une requête pour les biens susceptibles de vous intéresser. Ensuite, même la réservation peut se faire en ligne, via votre carte de crédit. L’ensemble de l’opération peut dans ce cas être bouclé en moins d’une semaine.Ces pros de la location on-line sont à ce jour majoritairement anglo-saxons. Paradoxalement, il est donc plus simple, plus rapide et beaucoup plus sûr de trouver un toit dans le New Jersey que dans les Landes. Si toutefois l’Atlantique vu de l’autre bord ne vous séduit pas, il reste une solution : il existe, dans le Lubéron ou au Portugal, des propriétés louées par des Allemands, des Anglais ou des Américains. Mais ne leur demandez pas s’il y a un lave-vaisselle : vous seriez ridicule !
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