Quel merveilleux Noêl ! Au pied du sapin, tous ces paquets colorés qui, une fois déballés, transforment le salon en entrepôt de la Fnac, c’est magique. Et cette année, il y avait quelque chose d’encore plus excitant : l’avènement du cadeau “kiféossi“. “Oh! chic, une webcam kiféossi scanner. Géant !“”Et toi, tu as eu quoi ? Une montre kiféossi appareil photo numérique ! “”Et Mamy ? Une cafetière kiféossi internet ? Veinarde ! ” Non, je n’ai pas abusé du champagne, ces objets existent vraiment. Même les enfants s’y étaient mis pour m’extorquer les quelque 3 000 francs de “l’indispensable” PlayStation 2 : “Mais maman, c’est pas cher ! Puisqu’elle fait aussi lecteur DVD ! ” Formidable, ce sera notre quatrième. Et encore, je devrais vérifier si le grille?”pain n’en a pas un !C’est simple : la bi, voire la trifonctionnalité des objets atteint un point tel qu’on est vraiment désarçonné devant les antiquités mono?”usage. J’ai bien vu la tête de mon frère quand il a découvert le dernier Goncourt dans ses chaussures : il a commencé par chercher le port USB. Mais moi, j’ai été comblée : j’ai eu le cadeau kiféossi puissance 10 : un Pocket PC ! Comment le décrire ? C’est un assistant personnel comme un Palm, mais bien plus beau, bien plus cher et bien plus ambitieux.
On peut même le lire à la tombée de la nuit par temps de pluie
En plus des fonctions propres à ce genre d’engin (répertoire, agenda, calculette, prise de notes…), il “féossi” lecteur MP3, enregistreur vocal, album photos, livre électronique, lecteur vidéo, Game Boy et télécommande (un logiciel téléchargeable permet de commander votre télé, mais l’intérêt pratique reste à démontrer). Et encore traitement de texte, tableur et messagerie, car il est livré avec des versions allégées de Word, Excel et Outlook. Mais ce n’est pas tout : moyennant quelques accessoires supplémentaires, il pourra prochainement, nous assurent les constructeurs, devenir téléphone mobile ! Le Pocket PC est sûrement capable d’autres prouesses… je n’en suis qu’à la page 42 du mode d’emploi, qui en compte une bonne centaine (format A 4).Mais ce qui fait l’incontestable supériorité de mon Pocket PC sur ses ancêtres Palm, Visor ou Psion, c’est l’ergonomie (l’écran, un peu plus grand, est en couleurs, à matrice active et d’une excellente définition.). Il suffit de l’allumer. On peut le lire en toutes circonstances, même à la tombée de la nuit par un jour pluvieux de décembre.Le “toucher” aussi est différent, tout en douceur : un effleurement de stylet, et les fenêtres s’affichent quasi instantanément. Non seulement cet assistant de luxe sait faire beaucoup de choses, mais il sait les faire en même temps ! Quand j’ai voulu écouter un fichier musical tout en téléchargeant un livre tout en écrivant un texte en Word, ce n’est pas lui qui a freiné la manoeuvre. Moi, en revanche…Autre innovation : la reconnaissance d’écriture est plus intuitive et efficace que sur un Palm. Personnellement, en graffiti ?” le système de reconnaissance du Palm ?”, je ne domine pas toujours les x, y, t et f. On peut aussi choisir de prendre des notes, comme dans la vraie vie, donc en écrivant normalement, et les enregistrer en l’état.Après, il suffira de se déchiffrer. Le Pocket PC propose certes de le faire pour vous et de convertir votre écriture script en texte machine, mais là, c’est moins convaincant. Ainsi le mémo “passer au bureau à 9 h 30, voir Alain, faire les valises“, écrit de ma blanche main, est devenu “passer au bureau à 9hzo, voir islam, fome les rateses“.À cette exception près, le Pocket PC mérite trois étoiles pour le confort d’utilisation. Il est aux Palm et consorts ce qu’une télé grand écran récente est à un poste noir et blanc sans télécommande. Cela dit, consacrer 5 000 francs à ce qui n’est qu’un agenda?”répertoire un peu sophistiqué, est?”ce bien raisonnable ? C’est 2 000 à 3 000 francs de plus qu’un PDA classique. Et 4 950 francs de plus que l’entrée de gamme du bon vieux Quo Vadis !
Il fait tout, mais pas vraiment mieux
La réponse à cette question dépend d’abord de votre profil techno. Si vous êtes, comme moi, dans l’honnête moyenne, méfiance ! On aurait tort de l’oublier : dans “Pocket PC“, il y a PC… Qu’on ne s’y trompe pas : épater son voisin de réunion en lui montrant, dans un geste touchant et spontané, la photo de votre petit dernier sur votre assistant suppose pas mal de préméditation et d’investissement temps…Soyons donc réalistes. La spécialisation des produits paie encore. Le Pocket PC, pas plus que le PDA, ne peut rivaliser aujourd’hui avec la Game Boy pour les jeux. Encore moins remplacer un PC pour le travail de bureau. En partie à cause de la taille de l’écran et de l’absence de clavier, mais aussi parce qu’il serait vraiment suicidaire de confier autant d’informations à un objet qu’on peut si facilement oublier dans un taxi, faire tomber dans la rue ou noyer dans la baignoire.Au?”delà de ces contingences matérielles, l’utilité d’un assistant haut de gamme dépend aussi de votre ?” osons les grands mots ! ?” philosophie de la vie. Prenons l’exemple d’un trajet en bus. Scénario 1, avec Pocket PC : vous vous asseyez, vous allumez l’appareil, vous mettez vos écouteurs pour passer de la musique, vous lisez vos innombrables mails, vous préparez les réponses qui seront expédiées dès votre retour au bureau ; puis vous lisez vos journaux préférés téléchargés ce matin même avant de commencer une partie de golf virtuelle. Scénario 2, sans Pocket PC : vous vous asseyez, vous rêvassez en regardant par la fenêtre, vous repensez à ce conflit idiot avec votre associé, vous imaginez une solution intelligente pour en sortir ; puis vous apercevez une jeune femme avec son bébé, vous lui cédez votre place, échangez un sourire. Qui a été le plus efficace ? Quel degré de technologie est?”il indispensable et souhaitable d’intégrer à notre vie ? À chacun sa réponse. Mais peut?”être serait?”il temps de se poser la question avant de commencer notre liste de Noël prochain : aspirateur/baladeur MP3, téléphone mains libres/parapluie/, PlayStation 3/friteuse…
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