L’Ordinateur individuel : Qu’est-ce qui vous a plu dans ce logiciel, vous qui avez une formation plutôt classique ?Mauro Lanza : Jusqu’à présent, en effet, j’ai plutôt écrit des pièces pour des ensembles, ou pour des instruments seuls. Mais, en Italie, j’ai aussi travaillé avec un compositeur qui construisait ses propres instruments, par exemple des flûtes en verre dont l’une des extrémités est plongée dans l’eau. Cela m’a attiré. J’ai, de mon côté, composé une pièce pour jouets. Les musiciens doivent exécuter la partition avec des pianos ou des violons en plasti-que… C’est l’idée de travailler avec de nouveaux instruments qui m’excite.L’Oi : Par rapport à une composition traditionnelle, avez-vous le sentiment d’avoir connu plus de contraintes ou, au contraire, une plus grande liberté ?M. L. : C’est, bien sûr, très différent. Le piano, par exemple, je le connais par c?”ur. Je peux composer dans ma tête sans toucher un clavier. Avec Modalys, on ne sait pas : il y a des surprises sonores. On gagne en liberté : on peut inventer le rythme et les sonorités de son choix, sans se demander si, physiquement, il est possible de les interpréter. D’un autre côté, on perd en réactivité : le logiciel ne fonctionne pas en temps réel. Pour créer une minute de mélodie, une nuit de calcul est nécessaire.L’Oi : A quoi ressemble la pièce que vous avez créée avec Modalys ?M. L. : Six instruments jouent en même temps. Pour chaque note, une corde, une membrane, un tuyau ou une plaque sont activés et interagissent. Ces éléments changent de caractéristiques (matériau, longueur, résonance, etc.) à chaque nouvelle note. J’ai ainsi créé un ensemble composé de plusieurs centaines d’instruments virtuels.L’Oi : Le public pourra-t-il bientôt assister à l’exécution de ce morceau ?M. L. : Les prochains concerts auront lieu au printemps 2001 à Paris. Précisément le 2 mai, au théâtre Sylvia Monfort, et le 3 mai, à l’Ircam.
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